6,5/10
Aujourd’hui, j'ai lu Batman : Nightwalker, un énième récit « Year One » qui a la curiosité d’être l’adaptation par Stuart Moore et Chris Wildgoose du roman de MarieLu, et l’intérêt d’être l’un des « romans graphiques » de la collection Urban Link. Le jeune Bruce Wayne y est confronté aux Nightwalkers, des terroristes manifestement bien intentionnés, luttant contre les abus des puissants, et représentés par une jeune fille aux charmes de laquelle il n’est pas indifférent. On ne nous épargne ainsi pas quelques niaiseries, tant dans la romance que dans les prétentions anti-manichéennes. Celles-ci rappellent maladroitement l’Anarky des premiers comics ou des jeux Arkham, ou le Pingouin dans les jeux Telltale, sans que les auteurs sachent aussi bien caractériser une authentique gauche révolutionnaire, dont il faut vite montrer à quel point ils sont méchants pour la facilité de l’histoire. Il faut cependant bien admettre que cela se lit extrêmement bien, l’écriture étant aussi fluide que le dessin et manifestant au moins une certaine sincérité dans la volonté de traiter les troubles adolescents (une spécialité de Lu). L’histoire s’autorise même le mélange de personnages canoniques et de nouvelles figures, toutes mises sur le même plan et traitées dans l’ensemble avec une jolie finesse, et avec sa bonne gestion des caractérisations, des dialogues et du rythme, on tient sans doute le meilleur #UrbanLink depuis l’excellent Breaking Glass, voire le meilleur tout court si l’on cherche avant tout un récit sympathique sans prise de risque, parfaitement teen-friendly.
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