Vous connaissez peut-être le reproche que j'adresse au pourtant très bon Année Un de Miller: ne rien raconter de la formation de Bruce Wayne. C'est personnellement quelque chose qui m'obsède. The man who falls m'apporte les premiers éléments capables de me rassasier.


L'immense O'Neil ne fait que poursuivre ce qu'il a été le premier à faire, bien avant Frank Miller: rendre Batman plus sombre et plus crédible, dès les années 70. Il lui offre ici ses véritables origines: le moment où Bruce Wayne opère la transition avec son alter-égo costumé. Un "moment" qui dure presque 18 ans.


Histoire courte oblige, toute cette histoire n'est que résumée. Elle l'est cependant à travers une thématique qui en fait presque un exercice de style: la chute, réelle ou métaphorique. Sa première chute, enfant, dans une grotte n'est que terreur. Sa seconde chute, à la mort de ses parents, réitère cette terreur dans des proportions telles qu'il ne peut que se relever différent. Les prochaines chutes seront voulues, contrôlées. L'enfant deviendra homme en voyageant à travers le monde en quête de perfection physique et mentale. Pour ne rien gâcher, tout cela est illustré dans le style intemporel de Dick Giordano, une beauté sobre et classique qui n'est pas encore entachée par les excès des années 90.


O'Neil poursuivra cette réflexion dans le contexte de Année Un à travers Shaman. On tient là sans doute la véritable trilogie fondatrice du mythe.

Amrit
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Chronologie Batman, mythologie moderne, Les meilleurs comics de Batman et Top ∞: Batman à l'infini

Créée

le 21 avr. 2016

Critique lue 970 fois

6 j'aime

Amrit

Écrit par

Critique lue 970 fois

6

Du même critique

Lost : Les Disparus
Amrit
10

Elégie aux disparus

Lost est doublement une histoire de foi. Tout d'abord, il s'agit du sens même de la série: une pelletée de personnages aux caractères et aux buts très différents se retrouvent à affronter des...

le 9 août 2012

235 j'aime

78

Batman: The Dark Knight Returns
Amrit
9

Et tous comprirent qu'il était éternel...

1986. Encombré dans ses multivers incompréhensibles de l'Age de Bronze des comics, l'éditeur DC décide de relancer la chronologie de ses super-héros via un gigantesque reboot qui annonce l'ère...

le 3 juil. 2012

99 j'aime

20

The End of Evangelion
Amrit
8

Vanité des vanités...

Après la fin de la série, si intimiste et délicate, il nous fallait ça: un hurlement de pure folie. La symphonie s'est faite requiem, il est temps de dire adieu et de voir la pyramide d'Evangelion,...

le 21 juil. 2011

95 j'aime

5