Cette mini-critique est emplie de spoilers. À vos risques et périls.
J’ai toujours eu un souci avec les œuvres qui demandent de nous glisser dans les chaussures d’un personnage détestable. Pourquoi souhaiterions nous qu’ils s’en sortent ? Qu’ils évoluent ?
« Beneath the Trees Where Nobody Sees » est bien dessiné, les compositions sont propres, le déroulé est maîtrisé et même si le rythme est un peu étrange l’histoire est maîtrisée sur le côté technique. Ce qui me gène, c’est fondamentalement la substance, ce que le scénariste décide de nous montrer.
Sam est quelqu’un d’aimée au sein de son petit village, ce qui vient en opposition avec ce qu’elle est en son essence : une tueuse en série ayant dépecé puis enterré dans de petites boites de peintures 43 personnes. QUARANTE-TROIS PERSONNES. Dès les premières pages il nous faudra renoncer à toute rédemption, parce que l'on ne revient pas d'un tel historique.
Comment veux-tu que j’ai envie de suivre une personne comme ça ? Les gens qu’elle tue ne sont même pas des enfoirés, ce sont de parfaits inconnus dont le seul qui nous est montré est sympathique, au point de se faire tuer parce qu’il propose son aide à Sam pour sa voiture supposément en panne. Aucune empathie de la part de Sam, uniquement de la cruauté et de la froide indifférence lorsqu’elle découpe ses victimes délicatement. Mais qu’elle crève ! Qu’est-ce que j’en ai à faire de son destin ? Et idem pour l’antagoniste. Honnêtement, quand je me retrouve à souhaiter que l’antagoniste gagne -après tout, il finira bien par se faire attraper à son tour, ses méthodes sont trop brutales pour échapper à la justice comme le fait Sam-, c’est qu’il y a un souci.
Peut-être que je ne suis pas le public. Peut-être qu’il faut être capable d’accepter un récit où ted bundy gagne à la fin. Ce n’est pas mon cas.