Avis après les deux premiers volumes de Bip-Bip Boy.
Gamer depuis l'age de 5 ans, il est évident que j'étais vraiment curieux de voir cette bd sur un gamin qui fut accro lui aussi aux jeux vidéos et né vraisemblablement à la même époque que moi. (Comme lui, j'avais pas loin de 18 ans quand le premier Diablo est sorti.) Le tout traduit par Florent Gorges et vanté par Benzaie.
Alors oui, il y a surement un côté madeleine de Proust, et c'est vrai que moi aussi j'ai bavé devant des jeux dans les magazines, j'ai fait semblant d'être malade pour jouer ou j'avais des interdictions. Mais pour le reste, ça ne me rappelle rien : mes soirées étaient rempli d'aller et retour entre mon village et la scolarité, j'ai jamais trainé dans les salles d'arcades, j'avais l'équivalent de 2 euros d'argent de poche tous les mois, mes parents étaient toujours derrière moi pour me surveiller et j'ai jamais eu le temps de me consacrer aux jeux vidéos (ne serait-ce que parce que mes frangins y jouaient aussi.) Pour le coup j'arrive pas vraiment à me sentir en connexion avec lui.
Et surtout, le héros est vraiment un petit con. Il est égoïste, flemmard et veule. Il est sans arrêt jaloux des autres, c'est un mauvais perdant et il aime humilier les gens lorsqu'il gagne. En soit, c'est plutôt une bonne idée, parce que j'en ai marre de cette idéalisation de l'enfance façon "tout était rose et j'étais un gentil petit garçon." Après, quand je lis que ce manga file "de la nostalgie" je me dis que ça ne s'adresse pas du tout à moi.
Par contre, oui, c'est un bon récit d'enfance, avec une pointe d'ironie et de méchanceté et un hommage à une certaine culture. Dommage toutefois que l'auteur répète parfois plusieurs fois le même récit. (Comme celui où il revient dans une boutique où il allait gamin.)