Black kiss
6.4
Black kiss

BD de Howard Chaykin (2010)

Black kiss par Miguel Martin Perez

Dès qu'une histoire se termine, une nouvelle recommence et celle-ci débute quand j’étais tout petit , à l'époque où je lisais le comic The Spirit de Wil Eisner et dans lequel une des pages du numéro contenait la couverture de Black Kiss : une femme et deux mains tenant sa poitrine ,blanc sur fond noir , et qui à cette époque de fleuraison des hormones m’avait vachement émoustillé ... bref j'aurai bien voulu le feuilleter et l’effeuiller. Et justement, pas plus tard qu'il y a un petit mois, lors d’une promenade je suis tombé dessus complètement par hasard genre « waaaaaaw j’ai déjà vu ça kékpar !!! ». Hop, je sors un petit billet de 10€ et je me l’achète … un petit "fantasme" de gamin assouvi et j'entame la lecture :)

Nous voilà projeté dans le Los Angeles des années 80 avec ces bas-fonds et l’impression moite que l’on va rencontrer Don Johnson au détour d’un coin.

Beverly Groove, ancienne gloire du cinéma hollywoodien des fifties (50) complètement oubliée, est furieuse. Avec Dagmar son amie transsexuelle, provocante et quasi sa jumelle, elles cherchent à tous pris à récupérer certaines bandes cinématographiques beaucoup trop compromettantes et avec lesquelles on la fait chanter. Et ils ont bien raison puisque c'est un genre de sex-tape avant l'heure car elle contient ces ébats sportifs avec notamment le leader d'une certaine secte ... et croyez-moi, elles sont VRAIMENT prêtes à tout pour la récupérer!

L’histoire continue d'emblée par le meurtre d'une fillette et de sa mère par une bande de ripoux à la recherche d'un certain Cass Pollack, un jazzman looser et héroïnomane dont il sera accusé du meurtre de ces dernières … surtout que c’est sa fille et sa femme.

Et c'est par une rencontre de circonstance qu'ils vont se réunir et travailler ensemble pour régler leurs problèmes respectifs... mais mettre trois fous psychopathes ensemble et espérer que tout ce passe bien n'est jamais facile ... et si on rajoute une bande de ripoux à leurs trousse et une secte qui cherche à venger la mort de leur fondateur Bubba Kenton tué 30ans plus tôt ...

Sur fond d’un Hollywood sale et dépravé, de corruption et de tension, voilà un polar typé année 80' sur fond malsain ... Howard Chaykin nous livre un roman graphique sur le thème de la domination et de la corruption qui choquera et dérangera pas mal de gens de par le contexte mais aussi par la méthode narrative et graphique utilisée par Howard Chaykin.

Imaginez que tout est écrit très orienté « bd vérité », comme un show real-life et où les dialogues sont en rapport avec la classe sociale des protagonistes, ça peut aller du dialogue simple au dialogue graveleux et vulgaire. Un choix clairement sans compromis ainsi que les personnages eux-mêmes.

Pour le dessin, c'est du noir et blanc avec un trait très agressif et subjectif, très riche en information et des scènes crues. En général ce genre de dessin est à double tranchant tellement le dessin est riche en détail voire parfois beaucoup trop chargé ; vous rajoutez la dessus les dialogues et imaginer la lisibilité ; presque devoir vous greffer 4 yeux !!! Ou de devoir relire le livre pour en récolter toutes les informations.

Cet intégrale a été un petit peu indigeste je l'avoue comme le frite-mexicano-andalouse que je viens juste de mangé, on lit le livre pour savoir ce qu'il va se passer mais on sent qu'on a mal au ventre tellement c’est touffu. C'est vraiment à la deuxième lecture qu'on découvre le livre.

La fin est un peu trop rapide et part en couille (c’est le cas de le dire) avec une histoire de vampire que j'ai pas tous suivi mais bon voilà. Quoiqu'il en soit et il ne faut pas le nier c'est une image au vitriol d'un Los Angeles bien réel des années 80, c'est une grande œuvre narrative genre polar sur fond pornographique (et pas l'inverse) qui se révèlera petit à petit et à la deuxième lecture, une fois tous les détails absorbés, on comprendra beaucoup mieux le tout mais il faut faire l'effort.

Pour la petite histoire, à sa sortie fin des années 80, la BD avait fait une controverse aux USA puisque d'une part c'était une première qu'un auteur connu et reconnu fasse une bédé tellement violente et crue, et d'autres parts les puritain(e)s américains ne se sentaient plus et faisaient blocus : imaginez le meurtre d'une fillette, des héroïnes nymphomanes, des ripoux , du sexe , rholala ... trop c'est trop. Ce ne sera qu'après beaucoup de discussions qu'ils se mettront d’accord pour vendre le comic recouvert d'un scello afin de ne pas heurter les djeunz américain en herbe ; Passé ce préambule, la bd fut tout de même un succès aux USA, due en partie à la controverse. A noter aussi que dernièrement est sorti le second opus de Black Kiss nommé brièvement Black Kiss 2 et je ne sais pas ce que cela vaut donc ?!?

Pour terminer ma missive, ce n’est pas pour tout public car il y a du X dedans, c'est violent, sans tabou, sa bouscule les genres et transgresse pas mal de code. A prendre avec des pincettes :)
MiguelMartinPer
6
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le 23 févr. 2013

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