Blessures nocturnes par darkjuju
Critique de l’intégralité de la série
Pour créer « Blessures nocturnes », le dessinateur Seiki Tsuchida se base sur les histoires vraies d’un philanthrope, celles d’Osamu Mizutani, enseignant et guetteur de nuit.
Suite à la perte d'un de ses élèves dans la détresse, Mizutani, prit de remords consacrera sa vie aux enfants qui ont plongés dans le monde de la nuit, afin d'essayer de les sauver de la drogue, ou de leurs situations difficiles. Il les prendra comme ses « élèves » pour réussir à leurs faire affronter leurs démons.
Toutes les histoires de ce manga sont basées sur le livre du héros éponyme, le dessinateur s'en inspire pour réaliser son oeuvre. Chaque histoire est accompagnée d'une partie du texte original relatant les faits et permettant de les comparer à l'interprétation. Les histoires sont généralement tristes, dures, difficiles, tragiques voir funestes, pourtant elles sont toutes poignantes, porteuse d'espoir et d'un message clair. Il est difficile de ne pas être ému par la conviction de cet homme, prêt à tout pour sauver ses enfants de la détresse, s'opposant à des familles ou à des Yakusa. La descente aux enfers est extrêmement rapide, mais la remontée bien plus longue. Les histoires font réfléchir, et nous devenons plus indulgents face aux personnes qui tombent dans ces travers. Le récit n'aura de cesse de prôner l'espoir de vivre et de se créer un avenir. La narration est limpide, le dessinateur garde l'essentiel et les histoires sont courtes mais intenses. Cela n'empêche aucunement de transmettre superbement le malaise et la souffrance des enfants. La lecture nous trouble et ne laisse pas indifférent. On regrettera que certaines histoires soient un peu courtes et d'avoir quelques ellipses. Tout comme le manque de moment plus intimes, comme les séances de « shoot » ou des scènes de prostitutions, afin de mieux réaliser la douleur des enfants. Le texte n’est pas la dominante du récit mais bien plus que des mots, le dessin suffit à lui seul pour nous troubler, nous faire ressentir des émotions. Le texte n'est qu'un complément du dessin.
D'ailleurs celui-ci est sublime. Très réaliste, il est l'élément émotionnel de la lecture. Les visages sont, dans les passages importants, hypers détaillés et criants de réalisme. Les premiers tomes néanmoins semblent un peu plus détaillés et le visage des filles par moments manque de féminité. Mais cela reste du très haut niveau.
Sakka/Casterman a édité la série en 10 tomes dans une bonne édition. Proposant un format poche un peu plus grand que le standard et comprenant des pages blanches épaisses et de qualités. La couverture est amovible mais on regrettera l'absence de pages couleurs. Le dernier volume se termine sur une interview entre Mizutani et une de ses élèves.
"Blessures nocturnes" est un manga réaliste, plein d'espoir et d'optimisme malgré la dureté et la fin funeste de nombreuses vies. C'est un combat noble et sans fin, que Mizutani continue depuis longtemps sans perdre foi dans ses convictions. Un exemple à suivre, tout comme le résultat de cette oeuvre.
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