C'est en retombant sur quelques chapitres au milieu de l'histoire que je me suis surpris à les enchainer en me rappelant la bonne époque ou m'a lecture avait eu lieu.
Bobobo-bo Bo-bobo est une œuvre que l’on peut facilement qualifier de culte pour les amateurs de mangas déjantés et hors normes. Le destin de cette série est de tomber dans un oubli infini et seul son drôle de titre le fera renaitre lorsque des curieux/euses naviguerons sur quelques listes de mangas.
Pour consommer cette douceur, je vous demanderai d'être dans un contexte particulier:
- Connaitre le shonen et ces plus grands représentant.
- prévoir de ne feuilleter que deux ou trois chapitre par session de lecture.
- Les gags peuvent être beaucoup moins bien, à cause de la traduction.
- Comprendre que c'est avant tous pour un public Japonais, fan du Shonen Jump
Ce n'est qu'à partir de ce moment là, ou Bobobo-bobo-bobo sera une petite friandise agréable en bouche.
Comme dit plus haut, c'est une parodie permanente des tropes du shonen, et c’est cette satire qui en fait toute la saveur. Les clins d’œil sont nombreux, et comprendre ces références est essentiel pour saisir l’ironie mordante de l’œuvre.
L’un des aspects les plus marquants est son humour qui oscille entre le non-sens total et une satire subtile du genre shonen. Le manga parodie allègrement les conventions narratives, les codes des héros traditionnels, et se moque ouvertement des attentes des lecteurs. On y joue avec vos attentes et ça s'intègre parfaitement à une tentative humoristique.
Cependant, cet humour absurde n’est pas du goût de tout le monde. Certains lecteurs trouvent le manga trop chaotique, voire incompréhensible. L’intrigue qui n'est qu'un prétexte pour enchaîner des sketchs sans lien apparent et cette structure narrative déconstruite peut dérouter ceux qui préfèrent les histoires plus conventionnelles.
Ici nous avons le schémas suivant qui va se répéter:
Apparition de gros méchant, allons l'affronter en équipe, grimpons un chateau en affrontant les sbires, puis le boss et rebelotte en recrutant peux être un des méchants dans l'équipe.
Et rien de plus... Oui, c'est un pied de nez efficace, mais le côté redondant fini par ne plus faire rire et enlève beaucoup de surprises à l'oeuvre. C'est dommage d'avoir raté l'occasion d'en faire quelque chose d'un peu plus substantiel et changeant, le tous sur 21 tomes!
Graphiquement, le manga ne cherche pas à être révolutionnaire, mais plutôt à servir son humour et ses situations absurdes. Le style visuel de Sawai est exagéré à l’extrême, avec des expressions faciales caricaturales et des scènes d’action qui défient toutes les lois de la physique. On est parfois sur le registre du vieux cartoon, mais on est surtout dans du dessin non maitrisé, d'un enfant fan de manga et autant sur 2 ou 3 tomes ça peut faire rire, mais sur toute une série on commence à avoir une lassitude assez grande qui s'installe.
Pourquoi un Mob Psycho 100 voit son auteur passer d'un faible niveau, à un niveau correct en dessin et pas ici? Je veux bien qu'on nous serve l'excuse de la parodie, mais si c'est pour que ce soit toujours pareil visuellement, la pilule est difficile à avaler et je tablerai bien plus sur de la flemmardise déguisé en comédie.
Bobobo-bo Bo-bobo est une œuvre aussi unique que déconcertante, qui ne laisse personne indifférent. Avec son humour absurde et sa parodie des codes shonen, elle séduit autant qu'elle divise. Si le style déjanté et les gags répétitifs peuvent faire sourire au début, la redondance narrative et un style graphique peu évolutif finissent par lasser sur la longueur. Ce manga est à savourer par petites doses pour ceux qui aiment l'humour décalé, mais il peut rapidement perdre son attrait pour d'autres.
En bref, une expérience singulière qui se déguste mieux en petites quantités.