Contrairement au précédent double album de l'auteur, la référence assumée de Bootblack est Il était une fois en Amérique de Sergio Leone. Sacré monument qui a dû faire douter un moment Mikaël tant il est risqué de s'émanciper d'une telle mythologie. Pourtant l'auteur parvient à installer un univers visuel, une atmosphère très particulière où l'expérience acquise sur Giant joue très certainement: j'étais un peu resté sur ma faim à la lecture de ce dernier dont l'histoire m'avait paru finalement un peu faible au regard des ambitions affichées et de la portée historique, quasi documentaire qu'affichait la référence à la photo si réputée des ouvriers sur une poutre. Ici il n'en est rien et dès l'ouverture sur le champ de bataille de la seconde guerre mondiale l'on sait que nous aurons droit à une chronique au passé, à une histoire originale. Cela a le double avantage de nous impliquer avec un personnage plus fort que le mystérieux et mutique Giant et de coupler la période avec son personnage. Il est vrai que ces quelques années au sortir de la Prohibition ont une force fascinante, entre l'imagerie de la Grosse pomme avec ses gratte-ciels, ses fumées permanentes et ses communautés européennes en cohabitation, la pègre, les clubs et surtout cette multitude de personnages aux parcours plus ou moins cabossés et qui souhaitent s'en sortir, souvent de façon illégale à une époque où la Loi est souvent celle du plus puissant et du plus corrupteur.[...]
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