Que se passe-t-il lorsqu'une mangaka connue pour ses thrillers et autres histoires sombres ou proposant des sujets mal vus décide de se lancer dans une sorte de pseudo-yaoi inspiré de films américains?
La réponse tient en à peine plus d'un demi-tome, avec Boy's Next Door. Cette critique ne concernera d'ailleurs que cette histoire, les deux autres étant très courtes et très peu intéressantes car très maladroites.
Adrian Clay, jeune instituteur avenant et apprécié de tous n'est pas aussi gentil qu'il n'y paraît: quotidiennement, il s'en va massacrer des hommes ayant pour habitude de vendre leur corps. Mais un jour, il se fait surprendre par Lawrence, jeune prostitué au regard intimidant. Pris de panique, Adrian laisse sur les lieux du crime une preuve évidente de sa culpabilité, et Lawrence en profitera pour obliger l'instituteur à lui venir en aide sans quoi il le livrera sans hésiter à la police...
Entre les deux protagonistes se noue donc une relation étrange, à l'image du reste de l'histoire: sans véritable amour ni haine, baignant dans une sorte de folie ambiante. Tout ici est fait pour déranger. Aussi bien au niveau du scénario que graphiquement, les choses apparaissent de manière malsaine, jouent sur les peurs enfantines (le clown, l'abandon), sur les préjugés, ou encore sur les pensées totalement tordues d'Adrian.
Le dessin est fin, l'univers visuellement bien maîtrisé avec des décors qui rappellent bien une partie des Etats-Unis (où se déroule l'histoire), et, malgré quelques incohérences au niveau du scénario, le tout est glauque à souhait. Il fallait oser créer une telle histoire, sans doute. Mais elle reste très courte et dure à juger. Pour beaucoup, il sera difficile de pardonner le trop plein d'horreur qui s'accumule au fur et à mesure, tandis que certaines phrases (sans doute volontairement) tordues, voire maladroites, se mettent à ponctuer les pages, tout ceci donnant parfois l'impression que la mangaka en fait un peu trop...
En tant que recueil de différentes histoires, Boy's Next Door n'est pas très bon, les deux récits à la fin étant brouillons et mal maîtrisés. En gardant juste l'histoire principale qui couvre une grande partie du tome et qui est au final la seule digne d'intérêt, on entre dans du très bon, mais à ne pas laisser entre toutes les mains.
Toujours envie de partir en vacances à Los Angeles?