Albator, le héro le plus charismatique tout média confondu. Le symbole d'une génération, le pirate de l'espace au grand cœur aussi fort qu'intelligent, le dandy du cosmos, le pourfendeur de Sylvidres et d'Humanoïdes. Je suis absolument fan et admiratif de ce personnage. Et il va de soit que j'étais tout excité à l'idée qu'un nouveau manga traitant de ses aventures soit édité.
Je ne vais pas être tendre, ni magnanime par nostalgie, bien au contraire, j'ai lu et vu toutes les œuvres de Leiji Matsumot et je pense pouvoir poser un avis objectif et concis.
Tout d'abord, ce n'est pas Matsumoto qui est au dessin cette fois ci, mais son apprentis Koichi, de ce fait on a un dessin très moderne qui a su gardé l'ancien charadesign, respectant le style d'origine tout en y insufflant du détail et du dynamisme. Alors qu'en est-il de ce premier ?
Hé bien... celui ci n'est qu'une exposition des bases de l'univers de Matsumoto, pas grand chose à se mettre sous la dent hormis du background et encore du background. Il est peut-être aussi trop dense pour si peu de page (j'ai été étonné de la maigreur du livre...), cela dit on a une belle synthèse des séries animées et des mangas qui fusionnent le tout en une seule œuvre qui cette fois est cohérente et rattrape les grosses boulettes et incohérences du temps jadis. Ainsi, c'est la série Albator 78 qui sert d'armature principale à laquelle vient se greffer tout les "univers parallèles" qu'a créé l'auteur (y compris le film en CGI) en une histoire. De ce fait, il est difficile pour l'auteur de donner autant d'info d'un seul coup avec subtilité, c'est même est donné de manière un peu brut sans concession, soit on s'accroche, soit on est éjecté au démarrage Quelque part je comprend cette difficile (c'est pas moins d'une dizaine d'univers condensés en quelque page, un pari fou et casse-couille).
On retrouve cela dit l'ambiance et le contexte des années 70/80, avec ses qualités, et ses défauts d'écriture, ne vous attendez pas à un chamboulement, on est là face à un remake plutôt timide qui reste ancré à ses bases d'origines.
J'en reviens au dessin. Il n'y a pas à dire c'est magnifique. Je déplorerai en revanche la disparition de l'élégance naturelle des personnages féminins au profit d'une hypersexualisation (grosse poitrine, fesses bombées, posture aguicheuse un peu gratuite...) et de la "shojotisation" d'Albator qui devient encore plus androgyne, mais pour ce cas de figure c'est avant tout un avis personnel et un détail moindre, le personnage reste ultra badass et attachant.
Finalement le soucis de ce premier tome, c'est le manque de saveur, trop dense pour les néophytes, et trop peu innovant pour les vétérans. L'histoire à presque 30 ans et l'ont est ni surpris, ni en attente. Mais ce constat est tout à fait normal aux vus du peu de page disponible et ce n'est que le départ. Ce remake s'annonce prometteur, je veux vraiment voir la suite et constaté de potentielles amélioration si l'auteur fais preuve de talent. Pas excellent, mais annonce du meilleur.