Suspens, suspens, suspens
Si j'étais dans mon bon vieux mood bad boy, je dirais : "prions pour que si jamais dans la réalité on nous attaquait ça soit pas Sakura et ses acolytes qui aient à nous sauver, parce qu'on serait mal barré." Exemple flagrant, à peu près entre les tomes 5 et 6, quand soudain nos héros sont encerclés de flammes ! Il leur faut bien quarante à cinquante pages pour d'abord attaquer avec la carte Windy, puis enfin réaliser : "oh mon dieu ! mais en fait c'est la carte Firey ! avec quoi peut-on combattre Firey ? tiens on devrait essayer Watery, non ?" "Oh ! Sakura ! tu es tellement forte, comment as-tu pu avoir cette intuition ?"
Bon, soulignons-le : je suis un vieux grincheux de bientôt trente ans, avec du temps à perdre pour faire le tatillon et se targuer de faire des critiques d'intellectuel de mes deux sur un manga de fillettes.
Mais revenons en arrière : oui, un jour j'étais chez mon ami Alain, et on était dans un de ces week end marathon, genre étalé dans le canapé du salon, à bouffer du jambon à la mayonnaise et aux cornichons (Alain avait des goûts assez particulier), et à zapper compulsivement. Bam ! on tombe sur un épisode de Card Captor Sakura et son épatant générique français. Je risque de perdre des abonnés en avouant ça, mais j'ai chez moi les albums d'Eiffel 65 et Daddy Dj, et je les garde précieusement. Ça a commencé comme ça, donc. Puis j'ai acheté les mangas. C'était disons, il y a dix ans.
Là, je relis tout ça, ça arrive. Et je vais vous dire - bien que je sache que presque tout le monde s'en fiche - me voilà repris dans le (faux) suspens. Mais ces saletés de Clamp, elles savent y faire. L'intégralité de la série tient là-dessus : des sous-entendus grossiers, des indices de partout, de l'implicite qui saute aux yeux, sans que quasiment rien ne soit résolu avant longtemps. Du genre : "Cette aura, on dirait... non ça ne se peut pas...", ou bien "Yukito, je dois te dire que... je... te..." Et c'est tout.
Donc, pas très fin, mais juste assez pour faire croire au lecteur, pardon, la lectrice (pour fillettes, on a dit), qu'elle est trop intelligente et qu'elle a tout compris avant tout le monde. Mais tout ça, de façon à te tenir en haleine. Va savoir pourquoi, la mécanique fonctionne. J'ai beau avoir de la barbe, avoir depuis longtemps dépassé l'âge des réduc' 12-25, et surtout connaître la fin de l'histoire, me voilà pris dans les mêmes émotions que le public cible. Bon dieu ! Dites-moi, je veux savoir ! est-ce que Toya finira par avouer son amour à Yukito ? quand est-ce que Shaolan aura enfin les couilles de rouler une galoche à Sakura ? Mais qui est donc ce garçon aux cheveux noir et à lunettes qui ressemble beaucoup à Clow Lead en gamin ?
Bon, c'est tout pour aujourd'hui, parce que oui, j'en suis juste au tome 8, alors je peux pas vous en dire plus, parce que ça serait du spoil.