Centaures nous décrit le passage dramatique du monde d’avant où les hommes respectaient ces êtres fantastiques et majestueux à une nouvelle époque où l’homme prends possession de tout ce qui est au travers de ses guerres sanglantes. Après une entrée en matière un peu abrupte (comme certaines cases pas évidentes à lire dans la volonté de mouvement du mangaka), on voit le puissant Matsukaze, centaure des montagnes indomptable se faire capturer par une troupe d’humains. Emprisonné il laisse son fils seul et rencontre en captivité un jeune centaure, Kohibari, amputé des deux bras pour le transformer en quasi cheval. Il découvre les pratiques barbares et immorales des hommes… Ce manga, premier de son auteur, est une très bonne surprise tant graphique que thématique. A la fois dur avec une vision très rude du traitement fait aux centaures, assez cru, on saisit assez vite la portée du thème qui nous parle à la fois d’amérindiens, de la Traite négrière mais aussi par extension de la vision que l’homme a des animaux. Ce titre nous envoie une leçon d’humilité avec cet étonnant miroir que représentent les Centaures, à la fois hommes et animaux, permettant de nous questionner sur notre considération de ce qui est autre. Les dessins sont superbes, très vifs, avec une belle maîtrise anatomique des corps de chevaux, proposant de belles visions de nature même si pas mal de cases sont pratiquement dépourvues de décors. La puissance et la rage de Matsukaze s’incarne graphiquement alors que son comparse est tout en finesse. Les dialogues sont assez basiques, parfois en mode ado mais ce n’est pas grave car on a envie de voir ce que deviennent cette puissance et son jeune ami dans ce qui se présente comme un apprentissage des vraies valeurs pour un centaure élevé en captivité auprès des hommes. Petit coup de cœur pour ce titre qui se finit en outre sur un redoutable cliffhanger…
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