Ceux qui brûlent
6.4
Ceux qui brûlent

BD (divers) de Nicolas Dehghani (2021)

Du graphisme au service de l'histoire

L'avantage des cadeaux, c'est qu'il vous emmène vers des sentiers que vous n'auriez pas emprunté seul. Et c'est bien comme ça.


Pourquoi lire ce roman graphique / cette bande dessinée ?


1/ Le travail graphique se remarque tout de suite. Le procédé a sans doute déjà été utilisé, mais des lignes claires, une colorisation constituée de diverses nuances de gris et d'orange, contribuent à une ambiance peu réjouissante, convenant bien à un polar dans une ville peu engageante, sans doute quelque part aux Etats-Unis (pour l'ambiance), bien que les personnages aient plutôt des patronymes français.


2/ Bien que le dessin soit assez peu réaliste (ce qui n'est pas du tout gênant, heureusement que la BD peut nous sortir du réalisme), les personnages sont graphiquement bien incarnés, et on croit complètement à l'histoire, qui est ramassée, au sein d'un travail plutôt au service de l'image, des grandes cases, de la perspective, de la profondeur.


3/ Très bonne lisibilité de l'ensemble, c'est fluide, compréhensible, direct.


Pourquoi ne pas lire ce roman graphique / cette bande dessinée ?


1/ Justement, l'investissement est un peu disproportionné et donc déséquilibré selon mes goûts, au profit de la qualité de l'image et au détriment de l'intrigue, qui pour, le coup, est un peu simple, avec des rebondissements quand même trop basés sur le coup de bol.


2/ On ne va pas au bout de la psychologie de l'héroïne. Ou alors, je n'ai pas compris ce qui l'agitait. Ce n'est peut-être pas grave, mais comme à plusieurs fois, on la voit en proie à des troubles dans son appartement, on aimerait peut-être en savoir plus. Je comprends bien que l'idée est de lui permettre, en dénouement, de surmonter ces troubles, mais j'ai le sentiment d'un manque.


3/ Pouilloux, le compère de notre héroïne, ressemble un poil trop à la caricature du raté gentil. Peut-être un peu plus d'originalité dans le personnage ? Mais après tout, on joue sur des archétypes, ça fait peut-être partie du côté graphique, même dans le dessin psychologique des personnages. Pourquoi pas.


En bref, bel univers graphique, histoire un peu courte. Et je crois, si je me connais bien, qu'un univers graphique chiadé sans histoire, ça m'emmène moins que le contraire...

John-Peltier
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes romans graphiques

Créée

le 8 oct. 2021

Critique lue 146 fois

3 j'aime

John Peltier

Écrit par

Critique lue 146 fois

3

D'autres avis sur Ceux qui brûlent

Ceux qui brûlent
Eric17
6

Pour les adeptes de duo improbable sur la piste d'un tueur...

J’ai eu le plaisir de me voir offrir récemment Ceux qui brûlent. J’ai découvert à l’occasion de l’existence de cet album. En effet, je n’en avais pas entendu parler jusqu’alors. L’auteur, Nicolas...

le 7 janv. 2024

1 j'aime

1

Ceux qui brûlent
YvesMabon
10

Critique de Ceux qui brûlent par Yv Pol

Après un accident, la jeune flicque Alex se voit affecter comme binôme Pouilloux, la risée du commissariat. Elle l'impulsive et lui, le timide voire le couard si l'on en croit ses collègues. Dès leur...

le 11 mai 2022

Du même critique

The Downward Spiral
John-Peltier
8

Le suicide en un album - acte II

Parce que l'essentiel c'est les 3 points. Pourquoi écouter cet album : 1/ C'est album majeur des années 90, à la fois précurseur, expérimentateur, mais aussi, dans une certaine limite, grand public...

le 15 juil. 2021

8 j'aime

Total Trax
John-Peltier
8

L'érudition au carrfour du cinéma et de la musique

Chez moi (et pourtant on est un peu), je suis le seul à éprouver de l'intérêt pour la musique de film. Il devient alors difficile pour moi d'écouter des podcasts de 3 heures sur de la musique un peu...

le 17 août 2021

7 j'aime

3

We're OK. But We're Lost Anyway
John-Peltier
8

Progressif et surréaliste (mais pas que)

Voilà.A force d'écouter des albums, vieux, pas vieux, on finit par découvrir des artistes qui t'offrent enfin un truc qui parle à ton coeur et ton intelligence.Orchestre tout puissant Marcel Duchamp,...

le 13 oct. 2022

5 j'aime

2