RackhamDate de publication (France) : avril 2007Résumé : Extrait du livre :()Des milliers d'hommes et de femmes seront fusillés ou croupiront en prison sans que nous ayons pu à ce jour quantifier leur nombre exact, en raison d'une occultation sibylline des faits. Mais une chose est certaine : le silence qui s'ensuivit fut encore plus profond en ce qui avait trait au sort des femmes, ces mêmes femmes à qui les organisations de droite comme la CEDA (Confédération espagnole des droites autonomes) ou la Phalange avaient demandé d'insuffler un peu de mesure conservatrice dans l'esprit de leurs pères, maris, compagnons ou enfants durant le Front populaire.Le nombre de femmes à avoir vécu un calvaire dans des prisons surpeuplées (ainsi dans celle des Ventes, à Madrid, qui avait une capacité de 500 personnes mais en abritait 14 000), anciennes écoles, couvents, églises et même salles de cinéma, représentait environ dix pour cent du nombre d'hommes qui subissaient des humiliations et des châtiments quotidiens similaires, bien que les chiffres officiels ne soient guère fiables. Cependant, dès décembre 1938. Franco l'avait clairement indiqué à Manuel Aznar, grand-père de celui qui deviendrait notre premier ministre : «Il n'est pas possible de réintroduire dans la société, ou dirions-nous dans le circuit social, des éléments politiquement et moralement néfastes, pervertis et contaminés sans prendre de précautions, car leur réinsertion dans la communauté libre et normale des Espagnols représenterait tout bonnement un danger de corruption et de contagion générales.»Puis ces vexations «prophylactiques» prolongées que vécurent des milliers de femmes tomba dans l'oubli. D'abord en raison de la censure franquiste, puis à cause du pacte tacite de silence qui marqua la période de transition. Plus tard, le gouvernement socialiste eut peur d'ouvrir la boîte à tonnerres de la mémoire et, enfin, dansISBN : 2878271041