Changements d'adresses par belzaran
Julie Doucet est une auteure de bande-dessinée québécoise. « Changements d’adresses » est un ouvrage autobiographique qui traite deux thèmes : ses différents déménagements et sa relation avec les hommes au début de sa vie sentimentale. Il comporte trois histoires : « La première fois », « Julie au C.É.G.E.P. du Vieux Montréal » et « Journal de New York », ce dernier faisant plus de la moitié de l’ouvrage. Le tout est publié dans la collection Ciboulette chez l’Association.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Julie ne s’entoure pas toujours des bonnes personnes. Sa capacité à tomber sur des gens peu équilibrés est assez impressionnante. Il en résulte une impression sur le milieu de l’art peu reluisante. Apparts dégueulasses, chômage, drogue, passivité… J’en passe et des meilleurs.
Une grande partie du livre est consacrée à son déménagement à New York où elle rejoint son nouveau copain. Après les premiers temps, leur relation va vite se dérégler, devenant de plus en plus malsaine. Ainsi, Julie commence à percer dans le comics et souhaite déménager vers le centre de New-York. De son côté, son homme n’arrive à rien et considère que Julie perce uniquement parce qu’elle est une femme. Leurs prises de drogues diverses n’arrangent rien et Julie multiplie les crises d’épilepsie…
Ce genre d’ouvrage autobiographique ne tient que si l’on éprouve un minimum d’empathie pour le personnage principal. C’est le cas ici, Julie n’ayant quand même pas de chance sur ses rencontres… Alors, certes, elle porte sa part de responsabilité, mais on n’a envie que d’une chose, c’est qu’elle se sorte de ces situations embarrassantes. Etonnamment, ce sont à chaque fois les hommes qui posent des problèmes, que ce soient ses mecs (peu équilibrés…) ou même son colocataire.
Au niveau du dessin, le tout est dans la lignée de l’underground américain. D’ailleurs, à New York, Julie se mêle à tout ce beau monde (Spiegelman en tête). Evidemment, ça ne plaisir pas à tout le monde. Les cases sont chargées, les perspectives originales, les personnages ont une tête énorme. Le tout avec une présence importante d’aplats noirs. Le dessin renforce évidemment le côté glauque des situations rencontrées.
Au final, j’ai été captivé dans ma lecture de « Changements d’adresses ». On se prend rapidement d’empathie pour le personnage et son histoire possède assez de surprises pour nous inciter à lire la suite. Une découverte qui m’incite à découvrir un peu plus de cette auteure.