Thé Indien
Encore un album sympa ! Toujours des problèmes de rythme, comme souvent avec Goscinny dans cette série. Faut dire qu'il aime introduire des retournemens de situation qui donnent un aspect décousu à...
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le 14 nov. 2014
7 j'aime
BD franco-belge de René Goscinny et Maurice de Bevere (Morris) (1972)
Après l'excellent Ma Dalton, les auteurs reviennent l'année d'après avec le tout aussi merveilleux Chasseurs de Primes ! Ils restent donc sur leur nuage pour notre plus grand bonheur.
Alors qu'est ce qui rend cet album si bon?
-> Le personnage d'Elliot Belt qui n'est pas vraiment un méchant : tout ce qu'il fait est légal (son métier, ses méthodes), c'est juste qu'être chasseur de primes n'est pas respectable et qu'Eliot excelle depuis tout petit dans ce rôle de crapule. A noter qu'il est la caricature de l'une des gueules du western Spaghetti, "la Brute" Lee Van Cleef. Dans son style méprisable et dans sa boulette de la fin auprès des autres chasseurs de primes, il rappelle fortement le déserteur Flood du 20ème de cavalerie. La voix off de l'introduction nous gratifie d'une prose saillante (Planches 1 à 4) :
Dans la faune de l'Ouest, le chasseur de primes est plus méprisé que le coyote, le serpent à sonnettes ou le vautour. Ils gagnent leur pain en échéance de la liberté ou de la vie de leurs proies, pas toujours innocentes, il est vrai. Auxiliaires sordides de la justice, les chasseurs de primes sont payés avec mépris. [...] Une certaine habilité aux armes, une rapacité lui tenant lieu de courage lui permettent de se lancer comme chasseur de primes professionnel.
-> Les autres persos ne sont pas en reste, bien au contraire. De Lucky Luke, dynamique et noble à souhait, à Tea Spoon, le Cheyenne accusé d'office plein de sérénité en passant par Bronco Fortwoth, l'éleveur de chevaux fou de rage de s'être vu voler son plus bel étalon. Même les troisièmes couteaux, tels le shérif, un vétéran discret et les indiens de la réserve très à l'aise dans le tipi (comprenez le saloon) de Cheyenne Pass sont très réussis.
-> L'histoire comporte plusieurs lieux d'actions (Cheyenne Pass, la réserve cheyenne, Flanagan Mining Camp,...), ce qui donne l'impression d'un bon dynamisme et d'une respiration nécessaire au récit (critique principale du très bon Les Dalton se rachètent).
Les indiens ont un rôle très intéressant dans cet album avec de multiples facettes : ils sont déjà dans des réserves et pour la plupart intégrés bon gré mal gré dans la société américaine (ventes de cuirs mais aussi domestique de Bronco) mais conservent des traditions et une certaine grandeur, bien qu'ils restent toujours le bouc émissaire... Ils sont aussi et surtout très drôles !
Le tout est donc très fluide et sympathique. Au rayon du pinaillage on pourrait souligner l'apparition trop tardive de Thelma (pourquoi ne pas l'avoir fait apparaitre dans les planches 7 et 8?) et puis bien que le dessin soit excellent il ne prend pas trop de risques.
Il se situe (pour ma part) juste en dessous de Billy the Kid, mais est sans conteste au panthéon des meilleurs Lucky Luke.
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Créée
le 26 déc. 2020
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