La pertinence de la bande dessinée
Je suis venu à « Chhht! » pour la forme, et j’y suis resté pour le fond. (C’est la seule BD de Jason que j’ai lue à ce jour). J’étais intrigué par le concept d’une bande dessinée sans texte, curieux de savoir comment son auteur allait dire ce qu’il avait à dire. Ce que j’ai trouvé souligne la pertinence de la BD en tant que médium: l’image.
Peu de surface, beaucoup de profondeur
Le style de dessin hautement caractéristique de l’auteur est parfaitement calibré pour un exercice muet. Il est épuré, simple et va à l’essentiel. C’est impressionnant de voir comment on peut dire tant de choses avec si peu.
Au fil des planches, on découvre différentes petites histoires qui abordent beaucoup de sujets. Le couple, le temps qui passe, le rapport aux gens et à soi-même, les émotions. Ces histoires nous parlent de nous, d’enjeux aussi universels que personnels.
Cette BD a de particulier qu’elle s’attarde sur le banal, le quotidien voire le trivial. Une planche entière peut être consacrée à un personnage qui se lève le matin, va aux toilettes, se lave les mains et se regarde dans un miroir. Ce rythme particulier est cohérent avec l’apparente simplicité du dessin et des thématiques abordées. Il est partie prenante de ce que Jason essaye de nous raconter.
Le sens de l’histoire
Toutes ces petites histoires ne sont pas aussi claires les unes que les autres. Le sens de certaines semble évident, d’autres demanderont un effort plus important d’interprétation. Je pense que certaines expériences connues ou non peuvent venir changer la lecture et la compréhension de certains passages. L’appropriation de cette œuvre est sans doute très personnelle.
Quoi qu’il en soit, j’ai aimé « Chhht! ».
Son dessin, ce qu’il dit de nous et l’investissement émotionnel qu’il requiert en font un bel objet.
Tusind tak Hr. Jason.
Créée
le 7 avr. 2022
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