Second tome pour la nouvelle Ironhearth - qui aura entre temps fait sa guest par ci par là. On reprend peu après les événements du premier arc, Riri fait encore office d'apprentie héroïne mais son potentiel séduit et notre protagoniste reçoit trois offres alléchantes - quasiment quatre en comptant le Shield - toutes incompatibles. D'où le nom de l'arc car pour Riri il s'agira de choisir sa voie entre toutes ces options.
Commençons par le positif car il y a des choses très intéressantes dans cet album. En premier lieu, Bendis sait jouer avec le côté adolescant de l'héroïne, sait le mettre en valeur en douceur dans les réactions de Riri, toujours un peu naïve et spontanée malgré son intelligence indéniable. Elle découvre le monde, comme tout ado, mais le monde qu'elle a choisi s'il est certes rempli d'héroïsme et de belles actions, côtoie aussi la violence et la destruction. C'est vraiment ce contraste que Bendis cherche à mettre en valeur tout au long de l'album, la dualité inhérente entre les valeurs portés par un héros et la réalité de ce qu'il doit affronter.
L'auteur reprend par ailleurs le plot concernant la situation précaire de la Latvérie. Le pays est déstabilisé depuis le départ de Doom, en proie au chaos et à la guerre civile. Toutefois, Lucia Von Barda, personnalité forte du pays, revient sur sa terre natale et apparaît comme une sauveuse apte à redresser le pays. Il n'empêche que ça haine profonde à l'égard de l'impérialisme américain n'a pas faibli. Aussi, Bendis repart sur des bases similaires à son Secret War de 2004 et voila notre chère Lucia qui ourdit des attentats sur le sol américain et finance de nouveau des criminels high tech. Les attaques visent en particulier Sharon Carter, co-directrice du SHIELD, et Riri apprenant la nouvelle écoute son grand cœur et va porter assistance à sa fraîche connaissance. Résumé en deux lignes, ça paraît anecdotique, mais ce passage en mode attentat fait un sacré effet avec une atmosphère sombre, tendu et un côté real politik de la part de Sharon qui fait froid dans le dos.
Mais là où Bendis se rate complètement c'est dans l'après confrontation avec Lucia Von Barda (le combat en lui même n'est ni bon ni mauvais mais fait le taf). En effet, Riri se proclame reine de Latvérie (???) et cherche ensuite à régler la situation du pays, remettre les enfants à l'école dit-elle, combattre la pauvreté et organiser des élections. Mais c'est un bon programme, il y a plein de choses à dire la dessus, des épisodes passionnants à écrire et de quoi amener une véritable évolution du personnage. Comment ça c'est déjà fini??? Mais Bendis tu te payes notre tête à expédier cette histoire en seulement 1 épisode! Traiter d'un sujet complexe c'est une initiative louable dans une série à l'ambiance teen, mais alors il faut avoir le bon sens de le faire sérieusement. Disons que ce passage est un peu une douche froide et fait écho à bon nombre d'histoires où Bendis ne sachant à quoi aboutir choisit de couper court. Qu'il peut être frustrant ce scénariste...
Dans les autres bons points, je noterai un développement sympathique sur l'IA Tony Stark (loin de sombrer dans le cliché de ce qu'Asimov appelait l'effet Frankenstein) et surtout un dernier épisode très très bien écrit. Le dialogue flashback entre Tony et MJ constitue tout simplement un délice à lire. Le passage lors de Secret Invasion fait également plaisir et de base l'ambiance qui se dégage du quatuor de femmes (oui je compte Friday comme un personnage à part entière) est charmante.
Un tome qui a donc ses qualités et ses défauts mais qui a surtout le mérite d'inscrire sérieusement Ironhearth comme l'Iron Man de cette période. Elle prend de l'assurance et de l'importance, dépassant le stade de la jeune apprentie. Et c'est plutôt un bon point avant le long final de "The search for Tony Stark".