Jolie Bobine
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le 28 janv. 2021
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On garde tous en mémoire ces mois d’été à faire des petits boulots dans une administration ou une entreprise du coin entre deux années d’étude en fac. Des jobs d’été parfois obtenus grâce au du coup de pouce d’un parent ou d’un ami. C’est en tout cas ce qu’a connu Guy Delisle au milieu des années 80 quand, quand, juste après le lycée et durant ses études, avant de devenir le passionnant dessinateur de BD qu’on connait, il a travaillé durant trois étés consécutifs dans une usine de pâte et papier à Québec, là où son père travaillait comme ingénieur.
L’occasion pour ce jeune québécois tout juste sorti de l’adolescence de se rendre compte de la difficulté de travailler en usine, avec la chaleur, le bruit, l’aspect monotone et répétitif des tâches, le travail de nuit, mais aussi la promiscuité avec des collègues au comportement parfois douteux…
Le jeune Guy est impressionné par ce monde qu’il ne connait pas, il imagine tous ces types qu’il croise chaque jour et chaque été travaillant là jusqu’à leur retraite. Une perspective peut envieuse pour celui qui a décidé de se lancer dans études d’arts plastiques… Un choix qui suscite les moqueries de ses collèges… Il faut dire que l’ambiance est particulière à l’usine et que les conversations volent parfois bas entre certains ouvriers.
Pour se changer les idées, le futur auteur de Shenzhen dévore les bandes dessinées de la bibliothèque municipale de sa ville et découvre les grands auteurs des années 70/80 (Tardi, Moebius, Hugo Prat…). Il rend aussi visite à son père qui vit seul et qu’il voir rarement depuis que ses parents ont divorcé.
C’est d’ailleurs à travers le portrait de ce père que le livre se révèlera assez touchant – jusque dans la dernière case – montrant une relation père / fils distendue et sans affection particulière entre les deux hommes.
Pour le reste, le récit que propose Guy Delisle reste assez intéressant pour son aspect “témoignage de la vie en usine” qui ppourra évoquer par instant le livre culte L’Établi de Robert Linhart sur la vie en usine après Mai 68…
Avec ces Chroniques de jeunesse on est plus proche de la série Le Guide du mauvais père que des ses grands récits socio-géo-politiques que sont Pyongyang, Chroniques de Jérusalem, Chroniques birmanes, ou encore le récent S’enfuir, récit d’un otage. Mais ça reste malgré tout un récit intéressant pour cet auteur toujours aussi attachant.
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Créée
le 16 févr. 2021
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