Millar & Murphy, une histoire de voyage dans le temps, énorme potentiel donc mais l'essai est-il vraiment transformé ?
Millar enchaîne les titres pour notre plus grand plaisir et comme à son habitude trouve une collaboration de folie avec Sean Murphy (le meilleur dessinateur du moment ?).
Le pitch est génial :
Deux amis scientifiques baroudeurs trouve le moyen de voyager dans le temps. Sauf que voilà, l'un des deux, lassé de son quotidien dans le présent, décide de laisser tomber la mission d'exploration et de profiter de la vie en mode épicurien (yolo ><) et embarque son pote en voguant d'époque en époque, se foutant complètement des conséquences et s'accordant les bénéfices de son avantage technologique sur chaque peuple rencontrés. Le gouvernement ne pouvant tolérer ces agissements va devoir lâcher les chiens et faire revenir ces deux flambeurs dans le présent.
Bref, tout y est, le cocktail explosif à la Millar ! Ça va à 100 à l'heure, Murphy nous délecte à chaque page en nous faisant revivre les divers époques parcourues.
Mais... Justement, tout va trop vite. On dirait que chaque étape du récit est rushée comme si on avait pas le temps d'approfondir. Sauf qu'aux dernières nouvelles c'est pas un one shot, au moins une suite est en préparation. Rien que le début, on a à peine aperçu les personnages qui ont un background ultra léger, qu'on les balance dans le voyage dans le temps. Après ça, plus une seconde de répit, on traverse toutes les époques à fond la caisse. Des fois j'avais presque l'impression que Millar rajoutait des époques dans le récit, juste pour que Murphy se (nous ?) fasse plaisir le temps de deux pages en Rome Antique ou chez les dinos.
A moins que tout ça ne soit un concept, le rythme est ultra rapide pour un récit où tout est question de temps...j'y crois moyen.
Alors voilà, le scénario tient là route mais l'histoire, au potentiel monstrueux, est juste effleurée.
Chrononauts est juste "bon" au lieu d'être "génial". Une tendance sur le Millarworld récent ? (MPH, Starlight ont pour moi exactement le même défaut). Ou alors, Millar anticipe un peu trop les futures adaptations de ces comics à Hollywood ?
Je suis tatillon car je ne boude pas mon plaisir devant une oeuvre de Millar (surtout quand il y a aussi Murphy, je ne le répéterai jamais assez, mais ce mec à lui tout seul me fait acheter des bouquins) et Chrononauts ne déroge pas à la règle, j'ai passé du bon temps ! (oh le lourd)