Je ne dis pas que ce premier tome est mauvais en soi, je dis simplement que tout amateur de manga peut trouver beaucoup mieux dans le même genre.
Le gros problème de City Hall, c'est la différence de niveau entre les dessins et le scénario/les dialogues.
Si graphiquement, le parti pris esthétique est très réussi, la rigidité voire l'amateurisme des dialogues et la faiblesse du scénario plombent complètement l'expérience de lecture.
Ponctué de longues phrases ampoulées mal écrites (un comble puisque le scénario repose justement sur la maîtrise de l'écriture et le combat de "fines plumes"), il se dégage de City Hall une lourdeur insupportable pour la majorité des gens lettrés de plus de 13 ans.
Le scénario n'est pas à la fête non plus puisque cette histoire (très inspirées de Death Note, disons-le clairement) de papier "magique" qui donnerait vie à des êtres qu'on peut inventer et diriger via l'écriture est non seulement très mal amenée, mais est de plus horriblement exploitée !
Dès le début, un géant de 25 mètres de haut détruit un immeuble et tue un haut-fonctionnaire sans que personne ne s'en aperçoive ??
La population de Londres qui devrait être terrorisée par l'arrivée de ces géants est invisible (Londres est déserte ?) à de rares exceptions près.
Le maire de Londres connait le secret le mieux gardé de l'humanité et décide SEUL (le reste du monde ne doit pas exister) de missionner 2 écrivains pour sauver le monde... Conan Doyle est convaincu en 2 secondes de l'histoire la plus débile qu'on ait jamais entendue, bref : on a du mal à rentrer dans le délire du scénariste.
Dommage car graphiquement, ça tient plutôt bien la route malgré des "tics" mangas un peu trop poussés, comme l'exagération systématique des expressions ou des déplacements : les personnages ne marchent jamais, ils courent. Ils ne sont pas dubitatifs, ils allongent une mâchoire disproportionnée pour montrer l'étonnement etc.
Un gros ratage de mon point de vue. Je ne suis sûrement pas la cible (pré-ados / ados, j'imagine) mais s'adresser à des jeunes dédouane-t-il l'auteur d'écrire une histoire de qualité ?
La suite sera peut-être plus convaincante mais je ne serai plus là pour la lire.