Avant de l'emprunter en bibliothèque, je ne savais même pas qu'il y avait eu une version bande dessinée de Coraline, cette nouvelle de Neil Gaiman dont l'adaptation en dessin animé avait pas mal fait parler d'elle en 2009. J'avais bien aimé ce dernier, je partais donc confiant mais un peu inquiet de relire la même histoire au risque de m'ennuyer.
Premier constat, le graphisme de P. Craig Russell n'a rien à voir avec celui du film. Beaucoup plus austère et réaliste, il n'est pas mauvais mais s'adapte assez peu, à mon goût, à une éventuelle ambiance magique. C'est également le cas des couleurs qui sont assez ternes, presque tristes.
Il faut dire que le ton de la BD est également plus sombre que le dessin animé. On est plus proche du récit horrifique que du conte sensé faire un peu peur aux enfants.
J'ai particulièrement noté que tout l'aspect séduction et bien-être de l'"autre" famille et de leur maison était presque éludé. Autant dans le dessin animé, l'"autre mère" de Coraline était très chaleureuse au départ, son petit royaume vraiment magique et la jeune fille avait très envie d'y rester, autant là on sent le malaise d'entrée et Coraline est sur ses gardes et angoissée en permanence.
De même, les personnages annexes sont moins développés, le petit garçon du dessin animé est inexistant, et on reste essentiellement dans une confrontation entre Coraline et la créature, avec éventuellement une petite participation du chat.
Le passage entre les deux maisons est également différent, nettement plus effrayant que dans le film.
Globalement, ce fut pour moi une bonne lecture, une redécouverte d'un récit que je connaissais déjà mais présenté autrement, avec des différences suffisamment notables dans le contenu, le ton et le déroulement pour attiser mon intérêt.
Par contre, j'ai trouvé quelques longueurs et un certain manque de rythme. J'ai parfois trouvé le temps long en cours de lecture, et je n'ai pas su être véritablement passionné par le récit. Ca n'en reste pas moins une belle adaptation en bande dessinée.