Forme un tout cohérent avec l'arc précédent, l'édition française les avait d'ailleurs rassemblé avec intelligence dans un seul Deluxe. L'agente fédérale à ses trousses sert de liens concrets, mais il y a une cohérence thématique très intéressante, cette volonté d'aller fouiller dans la face sombre des Etats-Unis. L'immigration et la frontière avec le Mexique. On nous parle ici des morts, des passeurs, des cartels. On aurait pu tout aussi bien nous parler des vivants, du sort de ceux qui passent, mais il n'y a pas forcément la place dans si peu de pages de comics pour un sujet aussi vaste.
L'introspection de Wolverine continue elle aussi, Homme d'honneur ou animal, mutant ou bête sauvage, héros ou meutrier. La mort le suit, le sang coule de ses griffes, mais la justice de ceux qui n'y ont pas accès s'exprime aussi à travers lui, et il laisse aussi des vies reconnaissantes dans son sillage. Rucka plonge au plus profond de ce héros Marvel si ambigu et propose un run qui n'aura certes pas fait date (manque de spectaculaire ? importance moindre dans la continuité ?) mais d'une immense qualité indéniable.