Crisis se lit encore très bien aujourd'hui.
Certes, on peut sourire sur la propension des héros et de leurs ennemis à raconter leur vie pendant les combats et l'utilisation un peu trop systématique de phrases à vocation dramatique : à chaque fin d'épisode, tout semble perdu, sauf l'espoir (et encore !). Mais la portée, l'ambition du projet ne peuvent que fasciner. Les cases regorgent, débordent presque de personnages, parfois anecdotiques, mais toujours représentés avec le plus grand soin : le sorcier d'Atlantis côtoie le chasseur du Néolithique, le G.I. aguerri, l'explorateur temporel, le touriste extraterrestre mais aussi et surtout les membres de la JLA, de la JSA, du Green Lantern Corps et d'autres héros plus ou moins solitaires. Un Superman aux tempes grises se bat aux côtés de son homologue plus jeune (qui n'a pas encore épousé sa Lois Lane) et d'un autre alter-ego encore plus jeune. On aperçoit des Flash dans des costumes différents, plusieurs Wonder Women. Et des Lex Luthor chevelus se retrouvent avec des chauves - et tous ne sont pas forcément les mauvais.
Marv Wolfman prend son temps pour mettre en place la menace d'ampleur universelle et insiste sur la quasi-impossibilité de contrer des forces qui dépassent l'entendement, alternant des séquences où le vain héroïsme le dispute au désespoir : les encapés se battent au-delà de leurs limites et tentent de sauver ce qui peut l'être. Les faits d'armes sont nombreux, les hommages pleuvent mais ne sont que des gouttes dans l'océan de la dévastation cosmique. Et l'autre raison d'être de cette série se fait jour : non seulement il s'agissait de faire table rase de ces trop nombreux univers multiples, mais aussi de certains personnages. Les héros tombent, donc : avec dignité, un sens de l'honneur, du devoir et du sacrifice ostensiblement mis en avant, mais ils périssent. Pas le temps de les pleurer, il y a un univers à tenir.
Le rythme est soutenu et le profane se perdra parfois entre les différentes versions d'un même personnage, mais l'important est sauf : le script est suffisamment clair et intense pour captiver même ceux qui ne connaissaient pas Arion, Rip Hunter, Kole, Zatanna, Red Tornado, Darkseid ou les Teen Titans. De nombreuses passerelles sont dressées vers des séries annexes dans lesquelles certaines sous-intrigues seront résolues. Et surtout, définitivement (du moins, jusqu'à ce qu'ils estiment le contraire), le monde DC n'a plus jamais été le même.

Vance
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le 22 mai 2018

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