Bon, je vais essayer de ne pas être trop confus en faisant une critique de Crisis on Infinite Earths, le comics l'étant déjà suffisamment. Oui, méchant, je suis. En pleine mouvance de reboot des 80's, DC Comics décide de remettre à plat tout son bordel à base de multiverses. Du coup, le premier tome prend la peine d'expliquer comment ça fonctionne, ce qui est cool quand on est pas trop familier avec tout ça. Mais derrière, faut s'accrocher. L'action passe d'une page à l'autre, quand ce n'est parfois pas d'un dessin à l'autre, sur différentes planètes Terre, à différentes époques, avec différents héros aux costumes de carnavals. Et on met tout ça dans un shaker, et bonjour la cacophonie. Je vulgarise un peu, mais pas trop non plus. Et encore, on suit bien l'ensemble pendant la moitié de la série, à condition de faire de gros efforts de mémorisation avec tout ces personnages en pagaille.
Puis on se rend compte que ça manque foutrement d'unité. Déjà, le "12 part maxi series" laisse entendre qu'il va y avoir un hic. Et c’est un gros hic. Le scénario fini par partir en roue libre totale, sans les mains, à coup d'alliances surprises, de retournements de situations improbables, de grand méchant qui meurt mais en fait non c'était un plan machiavélique de oufzor. Et les douze sorties seront bien atteintes, parce qu'un client qui passe douze fois à la caisse, c'est mieux qu'un client qui paye que six fois. Je ne sais plus quand j'ai commencé à décrocher, alors que j'avais beaucoup aimé jusqu'à présent malgré l'effort demandé pour rester dans le coup. Mais c'était après la moitié environ, quand le scénario se met à chercher des idées pour tenter de te faire croire que ça sera une histoire encore plus complexe alors qu'en fait il n'y a plus d'idées.
Et en plus, ça souffre de tout un tas d'éléments vieillots et qui me font dire que ce n'était pas mieux avant. Entre les couvertures qui te spoilent un moment fort d'un numéro (regarde le personnage va mourir, on te gâche tout mais c'est pas grave, tu vas quand même acheter), l'introduction des héros qui balancent leurs noms et après agissent comme s'ils connaissaient tout le monde depuis une décennie et cette volonté qu'ils ont tous de mettre en avant leurs pouvoirs en le décrivant, surement que c'était bien dans les années 50, mais merde, en 1985, je m'attends à quelque chose de plus moderne. J’ai bien conscience qu'il y a un sacré paquet de persos, mais au lieu de rallonger inutilement l'histoire, ils auraient très bien pu prendre le temps de présenter un peu tout le monde, parce que là on frôle le niveau zéro question introduction de protagonistes.
Niveau dessin, George Pérez assure le taf comme il faut. C'est détaillé et fort joli. Dommage pour son travail que le découpage des cases souvent étriqué ajouté aux bulles de dialogues qui prennent une place monumentale vu le coté bavard de l'ensemble ne permettent pas de plus profiter de son coup de crayon. Les doubles planches sont bien rares et on a que peu l'occasion de respirer et de profiter du panorama. J’ai d'ailleurs trouver l'ensemble par moment étouffant à lire. J'aurais aimé voir les dessins être plus mis en avant.
Bref, réduit de moitié, ou encore mieux, avec une vraie mise en lumière des héros, mon constat aurait été plus positif. Je me suis retrouvé dessus parce que c’était cité dans les meilleures histoires de Superman, mais au final, il a bien du mal à exister au milieu de tout ce beau monde.