Si je voulais être objectif, je dirais que cette série est franchement bien pour les amateurs du genre. Mais si je reste proche malgré tout de la note moyenne, c'est parce que ce n'est justement pas mon genre préféré et si je conseille l'achat c'est pour les amateurs, moi je n'achèterais pas cette série.
C'est le premier tome qui est sans doute le plus marquant de la série puisqu'il met en scène l'horreur et la dureté du monde des enfants des rues à Medellin. Le scénario est fort et réussi. L'ascension du jeune Juan, sorte de mélange entre la dureté d'un "Juan Solo" et l'efficacité de la série "Le Tueur", est crédible.
Je reprocherais juste l'insistance sur toute l'horreur de la vie de ces enfants de rue car c'est tellement glauque que j'en viens à me demander si l'auteur ne joue pas la carte de l'accumulation de tout ce qui peut arriver de pire là-bas. De même, la maturité totale voire trop désabusée de Juan me parait un peu artificielle. Mais je ne sais pas trop comment la juger, n'ayant aucune connaissance de la dureté de Medellin.
Au niveau du dessin, j'ai du mal à vraiment l'apprécier pour de bon. L'encrage de ce tome par exemple me semble trop léger pour bien faire ressortir les images. Les couleurs ne sont pas non plus tellement à mon goût.
Le plus spécifique dans les planches de Cuervos, ce sont les cadrages et les angles de vue qui sont vraiment très originaux en permanence. L'auteur semble chercher à tout prix à ne pas tomber dans le cadrage classique à l'américaine. C'est intéressant mais parfois frustrant quand l'ensemble d'une scène ne montre par exemple que le haut des visages de gens, voir la scène au dessus de ceux qui parlent.
Bref, une bonne série, juste un peu trop dure et noire à mon goût.