Essai transformé
Le premier tome était une belle découverte, avec une légère hésitation sur Cooke, là l'essai est transformé! Et de quelle manière!! Le travail de Brubaker est toujours aussi ingénieux et talentueux...
le 11 janv. 2014
Comics de Ed Brubaker et Brad Rader (2012)
J'ai toujours eu beaucoup d'attrait pour l'univers des super-héros DC. Pourtant, je n'ai commencé à m'y intéresser sérieusement qu'avec le reboot New 52 en 2011 (traduit : DC Renaissance chez nous). Toutefois (et c'est particulièrement vrai pour Catwoman), il arrive un moment où les productions modernes vous lassent tant vous avez l'impression qu'elles cherchent à endormir le cerveau du lecteur derrière de belles illustrations qui masquent une narration toujours plus pauvre.
Ainsi, je me suis penché sur ce récit dont j'avais déjà entendu de nombreux éloges.
Et au risque de passer pour un vieux con, ma réaction à la fin du tome 4 fut : "c'était mieux avant".
Je le précise tout de suite, ma critique n'a pas pour but de se servir d'un exemple pour vous démontrer que le DC d'aujourd'hui ne vaut pas le DC d'il y a quelques années. (Dans ce registre on pourrait, d'ailleurs, trouver de nombreux contre-exemples.)
En fait, ce que m'a appris Ed Brubaker présent Catwoman, c'est que si vous voulez lire du super-héros, il ne faut pas se limiter à une série, un personnage ou une collection. N'hésitez pas à rechercher ce qui se fait de mieux sur le sujet qui vous intéresse, indépendamment de toute notion de continuité. Puisque dans de nombreux cas, les meilleurs récits ne sont pas marqués par leur continuité contemporaine.
Cela étant dit, revenons à nos moutons. Le run de Brubaker sur ce personnage est absolument prodigieux. Historiquement on est dans le prolongement direct de Catwoman : Le Grand Braquage. C'est une période de renaissance pour Selina Kyle ; celle qui la verra troquer son costume violet à queue pour la combinaison noir que nous connaissons encore aujourd'hui.
Le ton est, lui aussi, dans la ligné du récit de Darwyn Cooke. Il s'agit d'histoires policières type roman noir avec très peu de super-héros/villains/pouvoirs. Dans les premiers tomes, Catwoman cherche sa place dans Gotham et décide, finalement, de représenter les opprimés trop marginalisés pour que Batman s'intéressent véritablement à eux. Cette décision inscrit l'ensemble du run de manière très détachée du style et des évènements du reste de la batfamily.
On a donc droit à des aventures qui se suivent sans pour autant se rassembler. Des histoires légères, d'autres (beaucoup) plus tragiques. Il y a plusieurs fils rouges qui traversent les chapitres mais ils sont, à chaque fois, très bien dosés de sorte à ce que le lecteur ne soit pas prisonnier du suspens pour poursuivre sa lecture. Au final, on pourrait presque apprécier chaque épisode pris isolément tant ces derniers sont bien construit et bien rythmé.
Visuellement c'est assez constant et dans la lignée du style graphique que Darwyn Cooke a mis en place dans les premiers chapitres. Vous n'en ferrez peut être pas des posters, mais cette Catwoman sait mettre ses charmes en valeur sans jamais devenir vulgaire ou bêtement aguicheuse.
Bref, si ce qui vous intéresse c'est le développement des personnages, le développement d'une ambiance, la réserve et les super-héros, alors cette série est faites pour vous.
Je ne lui trouve qu'un seul défaut, mais il est de taille : l'édition française.
Ne vous fiez pas à la mention "série complète en 4 tomes" ou le mot "Fin" sur la dernière page du tome 4 c'est un mensonge. Et j'insiste sur le terme. Le récit d'Ed Brubaker n'est nullement terminé au terme du 4e tome. D'ailleurs ce qui est absurde c'est que la majeure partie du tome 4 sert justement à mettre en place une nouvelle intrigue. A l'époque, Urban avait justifié l'absence de suite par le fait que DC n'avait pas encore réédité ces chapitres. A l'heure où j'écrit cet avis, voilà plus d'un an que DC a édité ce qui devrait correspondre aux tomes 5 et 6 de notre série VF. Sauf que depuis, silence radio de la part d'Urban Comics.
Tant que cela n'évolue pas du côté de l'édition française, si vous ne souhaitez pas vous retrouver avec une histoire inachevée, privilégiez l'édition originale. D'autant qu'elle est moins chère et inclus le récit Catwoman : Le Grand Braquage dans le tome 1.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 24 juin 2015
Critique lue 138 fois
D'autres avis sur Dans les bas-fonds - Ed Brubaker présente Catwoman, tome 2
Le premier tome était une belle découverte, avec une légère hésitation sur Cooke, là l'essai est transformé! Et de quelle manière!! Le travail de Brubaker est toujours aussi ingénieux et talentueux...
le 11 janv. 2014
Du même critique
Je n'ai jamais été très attiré par Blacksad. Mais ayant trouvé les 3 premiers tomes dans une bibliothèque, j'ai profité de cette occasion pour parfaire ma culture générale en matière de bande...
Par
le 31 mars 2014
21 j'aime
D'aussi loin que je me souvienne, l'aura de Trigun m'a toujours semblé singulière. C'est une série a priori populaire malgré un consensus global la qualifiant de moyenne. Après un premier visionnage...
Par
le 8 sept. 2016
14 j'aime
2
Beaucoup de Shonen débutent de la même façon : un héros mystérieux, une femme dans son entourage, une note d'humour et un gros méchant prévu pour rester dans l'ombre le temps que l'histoire se mette...
Par
le 29 mars 2014
13 j'aime