Frank Miller, enfin conscient du mot "retenue", nous livre le seul bouquin capable d'être posé à côté du premier Dark Knight sans rougir de honte (ou de colère).
L'histoire, bien qu'ayant des tics propres à l'auteur (la narration continu de Batman qui énumère toutes ses actions comme un psychopathe), une certaine profondeur se dégage dans le court récit qui constitue l'essentiel de ce Dark Knight : The Last Crusade, sur la nécessite de la retraite du héros et la pertinence de son jugement quand il est biaisé par des considérations propres. John Romita Jr est dans ses beaux jours et ça se voit, je n'ai pas spécialement de choses à dire sur son boulot, ayant toujours plutôt apprécié ses dessins (à part quand il s'en fout ouvertement, évidemment).
Malheureusement, la fin est brève, trop brève. Il n'y a pas vraiment de conclusion. Une fin ouverte qu'on devine aisément, mais qui aurait mérité un développement supplémentaire pour pallier réellement au trou entre les deux œuvres et justifier la retraite de Batman. Surtout que le lecteur sera surpris de voir qu'un bon tiers du livre est composé de planches en crayonné qui constituent quasiment l'intégralité du récit répété. Cela est surement dû a une volonté de Urban Comics face au format du numéro, a la base, il faut le rappeler, un simple numéro kiosque à la pagination gonflée.
Il ne nous est pas expliqué comment Batman réussit à re-arrêter le Joker, nous laissant un Bruce Wayne blessé et désemparé, ni même sa réaction face à la mort de Jason Todd. Il aurait été judicieux de le voir retirer son costume a la fin, après avoir vaincu le joker de manière violente (pour préfigurer ses méthodes dans Dark Knight Returns), et par exemple jurer sur la tombe de Jason que Batman à fait de mauvais choix et doit se retirer. Enfin, je vais pas refaire l'histoire.
Je met 7 à ce bouquin car il constitue au moins une très bonne lecture, artistiquement assuré, avec une bonne caractérisation des personnages, mais la fin bâclée et sa non importance finale dans le grand univers de Dark Knight m'empêche plus, ou de le recommander réellement.