On est chez les Bisounours, ici ? - Non.
Badass, c'est le super-méchant des supers-héros de comics. Ne vous y laissez pas prendre, ce n'est pas un comics américain, mais bien un comics franco-français... Tellement bien fait, qu'on voit pas la différence ! Pour le pitch, nous avons un (anti) héros, au pouvoir inconnu (c'est d'ailleurs l'une des belles réussites du scénario), qui fait sa vie en tant que tueur à gage. Problème, il n'a peur de rien et est foncièrement méchant : les enfants qui rient, le bonheur et la justice le débectent profondément. Donc, suivant scrupuleusement sa morale, il s'évertue à calmer un peu ce monde qui nagerait presque dans la joie et la conformité. Et si cela doit passer par tataner les caïds de la pègre comme les supers-héros du coin (mention spéciale à Blacksnake, qui pourrait furieusement rappeler à certains une chauve souris masquée), et bien Dead End s'y colle, et sans retenue.
Comment un ado boutonneux, maladroit et peu sympathique jusqu'à la caricature a-t-il pu devenir ce monstre charismatique (mais pourquoi est-il aussi méchant ?) ?
Au final, Badass est un bon concentré de scènes d'action rondement menées, de dialogues qui claquent, centré autour d'un personnage insupportable au point d'en être jouissif. Ca parodie assez finement à tour de bras, ça va jusqu'au bout de la logique... mais j'avoue que la fin laisse un tantinet sceptique. Mais ça reste un bon moment de lecture, pour un ouvrage réalisé avec un indéniable métier.