Death Dealer - Les ombres de Mirahan, tome 1 par Khyrion
Qui n'est pas tombé par hasard ou non -en feuilletant des recueils d'illustrations fantastiques ou en googlant "guerrier badass" sur google- sur cette puissante image du Death Dealer de Frazetta?
J'avoue que le nom ne me disait rien mais l'image, elle, était bien ancrée dans ma mémoire. Un rapide coup d'oeil a la 4e de couverture et aux dessins, et je ressors de la bibliothèque prêt a me régaler. Cela fait relativement peu de temps que je délaisse les genre "high fantasy" et fantasy classique pour me tourner vers la "dark", lui préférant cette approche réaliste est désespérée des ages sombres de la civilisation.
Et je pensais trouver tout cela dans ce tome, dont l'objet est de nous narrer l'origine du Death Dealer. Hélas, malgré l'intention louable et saluée positivement par une préface de Todd McFarlane, le récit reste superficiel. Le monde y est minuscule, l'intrigue est posée en 3 pages et tout le reste n'est que combat. On se retrouve avec un sosie du cavalier sans tête de Tim Burton qui lui, est pourvu de l'appendice qui manque a son prédécesseur, mais sort toujours du pied d'un arbre. Une figure mythique qui, a l'instar du Ghost Rider, foulerait le sol via un vecteur humain lors de circonstances bien spécifiques, avant de retourner a la poussière jusqu'au prochain paysan a venir trépasser au pied dudit arbre en temps de troubles.
Le dessin quant a lui, ne rattrape pas la chose. Les artistes ayant oeuvré auparavant pour donner vie au personnage de Spawn, la patte est la même, avec les couches de couleurs digitales qui vont bien (et qu'a titre personnel, je trouve a vomir). C'est globalement terne et certains plans sont tout simplement illisibles, alors que d'autres, plus rares sont épiques et bien construits.
En revanche, les crayonnés et encrages de Nat Jones en fin de recueil sont véritablement superbes, si bien qu'on se demande pourquoi s’être donné tout ce mal pour mettre ces planches en couleurs et saboter ainsi le travail. Les huiles de Frazetta sont elles aussi magiques, je concède avoir toujours trouvé ce type de peinture un peu kitsch, mais une fois qu'on les observe avec l'oeil du peintre et quand on sait (grâce a l'interview du Frank Frazetta Jr, présente dans le bouquin) qu'il était capable de peindre cela en une nuit, on en reste béat.
En résumé, l'achat du livre est destine aux fans, alors que l'amateur du genre le justifiera par la compilation des huiles de Frazetta qui ont inspiré la BD, ainsi que par le coup de crayon de Nat Jones. La somme de clichés qui constituent l'histoire en revanche, ne vaut pas le détour.
