Trop de nouvelles, mauvaise nouvelle
J’ai mal pour Sin City, pour ce que Miller est en train de faire avec son comics. Après quatre tomes allant du bon au chef-d’œuvre, Valeurs familiales montrait les premiers signes de faiblesses. Un accident avais-je espérer, mais il semblerait que ça va plus loin que ça. Et c'est pas le tome 6 qui va remettre les pendules à l'heure. Ici, pas d'histoire prenant le temps d'étaler ses personnages. On se retrouve avec une dizaine de nouvelles, parfois d'à peine quelques pages. L'occasion de revoir Marv, le duo Klump et Schlubb et leurs irritantes manières de s'exprimer, les filles de la Vieille Ville, mais aussi une nouvelle venue qui aurait bien mérité sa petite histoire sur un tome complet. Yeux Bleux de son nom de professionnelle, cette tueuse joue de ses charmes et de son physique pour régler ses contrats. Elle apparait dans plusieurs nouvelles, et on l'en sent qu'il y a pas mal à raconter sur la dame.
Pour le reste, c’est aussi vite lu qu'oublié. Aucune réflexion derrière tout ça, rien de vraiment développé, Miller enchaine les histoires courtes ayant pour seul point commun la noirceur qui caractérise son univers. Mais ça ne va pas plus loin que ça. On retrouve une nouvelle fois l'utilisation de couleurs, et hormis pour les yeux de la tueuse où cela a un sens, le reste n'est qu'artificiel. Mention au rose bonbon abominable de la fille à papa.
On se contentera du coup de se délecter des quelques jolies planches disséminées un peu partout. Et ça fait bien peu. Du coup, je n'attends pas grand chose du dernier tome. La foi n'y est plus.