#5 : Mise en place

Publié en 1994 au Japon et écrit par Gōshō Aoyama, le tome 2 de Détective Conan poursuit directement les bases posées par le premier volume. Il continue d’introduire les mécaniques du manga en développant progressivement les éléments clés de l’intrigue, tout en enchaînant les enquêtes indépendantes qui forgent l’identité de la série. Ce tome joue un rôle important dans l’établissement du format récurrent du manga : Conan, malgré son apparence d’enfant, met son intelligence et ses capacités de déduction au service de la justice, souvent à travers Kogoro Mouri ou d'autres personnages secondaires.

Un alibi en béton ?

La première enquête de ce tome met Conan face à un meurtre où le suspect principal semble disposer d’un alibi inattaquable. L’intérêt de cette affaire réside dans la confrontation entre Conan et un assassin sûr de lui, qui prend un malin plaisir à défier la police et à ridiculiser Kogoro Mouri. L’enquête repose sur la nécessité de découvrir la faille d’un stratagème bien pensé, ce qui renforce l’aspect logique et méthodique des déductions de Conan. De plus, la découverte du cadavre calciné de la victime apporte une touche visuelle marquante, un rappel que, malgré son apparence enfantine, Détective Conan n’hésite pas à proposer des crimes sombres et marquants.

Un jeu dangereux avec les Hommes en Noir

La seconde enquête est sans doute la plus marquante du tome, non seulement par sa durée mais aussi par son importance dans l’intrigue générale. Ce qui commence comme une simple demande d’aide pour retrouver un proche prend une tournure bien plus inquiétante lorsque les demandeurs eux-mêmes disparaissent à leur tour. L’affaire est bien construite et repose sur un retournement de situation intéressant où le rôle des victimes et des coupables s’inverse. L’intérêt principal de cette enquête réside cependant dans son lien avec les Hommes en Noir. Jusqu’ici évoqués de manière assez lointaine, ces mystérieux antagonistes se dévoilent un peu plus, et l’on comprend qu’ils ne sont pas de simples malfrats mais une organisation criminelle d’envergure. Leur code vestimentaire, entièrement noir, est désormais établi comme un symbole distinctif, renforçant leur aura de menace planant sur l’histoire.

L’arrivée des Détectives Boys

La dernière affaire du tome se distingue par son ton plus léger et son rôle fondamental dans la structure du manga. Elle marque en effet l’introduction des Détectives Boys, un groupe d’enfants qui accompagneront régulièrement Conan dans ses enquêtes. Bien que cette intrigue ne soit pas la plus passionnante du volume, elle apporte une nouvelle dynamique en élargissant le cercle des personnages récurrents. Cela permet également de varier les enquêtes et d’offrir un contrepoint humoristique et plus léger aux affaires souvent sombres dans lesquelles Conan est impliqué. Loin d’être anodine, cette introduction pose ainsi les bases d’une composante essentielle du manga, qui servira à équilibrer son ton entre sérieux et légèreté.

Ce second tome de Détective Conan s’inscrit dans la continuité du premier en consolidant les éléments qui feront le succès du manga : des enquêtes bien ficelées, une logique de déduction rigoureuse et un fil rouge qui commence à prendre de l’ampleur avec les Hommes en Noir. Loin d’être un simple recueil d’affaires indépendantes, ce volume introduit aussi des figures et des mécaniques qui auront une importance capitale par la suite, notamment avec l’arrivée des Détectives Boys. Quelques enquêtes sont plus marquantes que d’autres, mais dans l’ensemble, ce tome reste une lecture plaisante et bien rythmée.

7/10