L'horreur des tranchées, acte 2
Cette deuxième complainte nous plonge une fois encore dans l'horreur de la Première Guerre mondiale tandis qu'on suit petit à petit l'avancement de l'enquête du Lieutenant de gendarmerie Roland Vialatte. En réalité, ce second opus est surtout l'occasion de s'intéresser de plus près au Caporal Peyrac et à l'étrange section qu'il commande.
C'est bien leur montée au front et la manière dont ils ont vécu une partie de la guerre qui est montrée. La manière dont Peyrac les a rencontré et surtout les quelques combats qui ont pu les lier. Ces jeunes hommes pris dans la tourmente de la guerre voient dès lors les horreurs et Peyrac en est un témoin privilégié, chargé de mener les hommes à la bataille et d'en faire des hommes qui ne se défilent pas devant l'ennemi.
Les moments de combats sont dessinés de manière très âpre, brutale et montre de manière assez crue l'horreur des combats, ces corps fauchés en pleine course par les balles sifflantes, les membres déchiquetés par les obus qui tombent sur des hommes transformés en viande qu'on mène à l'abattoir.
Maël et Kris trouvent généralement le ton juste pour montrer aussi toute l'humanité qu'il peut exister en ces temps troublés: les soldats qui chantent une chanson pour remonter le moral à Jolicoeur agonisant dans le no man's land, ce soldat allemand qui décrit le front à un Français lui donnant une cigarette,...
Le seul défaut de cette BD demeure pour moi la manière un peu trop caricaturale dont s'expriment les tirailleurs africains. On se croirait dans Tintin au Congo. C'est quand même légèrement contrebalancé je trouve par cette prière que ces hommes qui combattent pour un pays qu'ils n'avaient jamais vu auparavant font quand on emmène le corps de Mathilde.
Car ici, l'enquête avance très lentement. Comme je l'ai dit, c'est surtout l'occasion de s'intéresser à Peyrac mais aussi au capitaine Janvier qui était intimement lié à la quatrième victime, Mathilde. L'étau semble se resserrer face aux hommes du caporal Peyrac. L'assassin semble être présent dans ce petit tas puisqu'on retrouve des éléments qui pourraient accuser Jolicoeur, l'homme blessé. Mais une offensive allemande sépare Vialatte et Janvier de ce groupe dont le sort est inconnu à l'issue du combat.
Une bande dessinée qui se déguste sans sagesse.