vaine tentative

Il est des albums étonnants dont on se demande comment ils ont réussi à être édité. Surtout qu'avec sa couverture blanche énigmatique, il est évident que cet album a du passer inaperçue en librairie. Une audace qui peut passer avec un auteur très connu mais plus risqué pour un jeune auteur à la notoriété encore peu établie.

Mais ne nous arrêtons pas à cet étonnant détail et plongeons nous dans ce livre surprenant.

Le livre nous raconte l'histoire de Max, un jeune homme qui se remet doucement d'une rupture. On suit son quotidien le temps d'une journée, notamment ses cours de ping-pong. La trame est simple mais laisse de la place pour le personnage et les interactions avec ceux qui croisent sa route.

Le rythme est assez contemplatif et nous plonge dans le vague à l’âme de son héros. Le ton est assez juste, mais je dois l'avouer assez peu intéressant. La rupture qui est le point de départ est finalement assez peu explicité alors que l'auteur passe un temps fou à nous parler de ping-pong. Une façon de mettre en abyme les sentiments de son héros par rapports à ceux des ses élèves. Mais cela ne fonctionne pas très bien, à mon sens ça alourdit même le récit.

Cela dit la vraie faiblesse de cet album vient de la partie graphique. Bonneau semble s’être lâché sans aucune logique de lisibilité. Il expérimente énormément, avec plus ou moins d'aisance, de nombreuses techniques. Le problème est que cela provoque des rupture assez violentes d'une page à l'autre. L'album perd beaucoup en cohérence. Ce qui est bien dommage, parce que certaines pages sont superbes.

On sent une certaine proximité avec Blast de Larcenet dans la démarche graphique. Ca ne manque pas d'ambition, mais plutôt de cohérence global pour être un livre marquant. Nul doute que ce travail serait utile dans le cheminement personnel de Bonneau, mais j'ai bien peur que cet album ait été invisible aux yeux des lecteurs.