Moments chocs d'entrée

Morrison débarque, il lance ce qui sera le run le plus abouti sur la série, si on exclut Claremont évidemment. Alors attention je ne dis pas qu'il s'agit du meilleur, mais plutôt que le scénariste est arrivé avec ses idées, ses concepts, sa vision des personnages et aura pu développer le tout en prenant son temps. Et à l'arrivée, les événements qu'il narre ont marqué la série.

Il commence doucement, avec un arc en définitif plutôt moyen qui mêle introduction d'un nouveau méchant assez mystérieux, génocide expédié et présentation du statu quo de son équipe réduite. Un démarrage calme qui se suit sans trop de problème mais sans réelle passion.

Puis il y a l'annual qui s'apprécie davantage. Le concept de troisième espèce est l'une des meilleurs idées du scénariste sur la série, l'identité secrète de Xorn son meilleur twist, la fameuse nuit à Hong Kong entre Cyclope et Emma le point de départ d'un triangle amoureux. Et tout ça se lance dans un petit numéro qui peut sembler anodin.

L'arc qui conclue le tome (je possède les Select) se monte très complet. Déjà, il permet une caractérisation plus poussée qu'au début de série, avec un moment de creux pour que les personnages fassent le point chacun à leur manière. Puis les menaces s'enchaînent sans qu'on s'y attende véritablement. Les U-Men attaquent, Sublime kidnappe Scott et Emma tandis que Cassandra revient, plus terrifiante que jamais. La scène entre cette méchante maléfique qui se dévoile, le fauve dépassé et un Bec manipulé reste ancrée dans mon esprit. Elle m'avait choqué à la première lecture, bien plus terrassé que le génocide de Génosha, elle m'avait abattu et surpris. Personnellement je m'étais senti à la place du pauvre Bec, spectateur complètement impuissant et manipulé par l'auteur, comme le fauve également avec cet être qui "vomit sur ton âme". Encore sous le choc, on reprend la lecture avec une seule question à l'esprit: qu'est-il arrivé au professeur?

Le gros défaut du run se révèle les dessins qui - malgré une très bonne lisibilité dans les scènes d'action et quelques bonnes idées (représentation de Cérébra, les griffes de Wolverine fendant la pluie) - oscillent entre médiocre et carrément laid.

[Edit: Bon je viens de finir de relire le run avec une nuit de folie qui s'est terminée à une heure indécente. Rectification: si on fait abstraction des dessins, il s'agit du meilleur run. Tout y est si riche, si dense, avec des intrigues qui s'entremêlent et s'entrecroisent, des personnages fabuleux, une vrai école, des twists surprenants, un arc Planet X dément dans sa description d'un Magneto dépassé, un triangle amoureux au milieu des concepts innovants de Morrison (le monde et le programme Arme plus!!!), un Wolverine peu présent mais si décisif et dont le passé sera enfin révélé. C'est tellement génial que je me sens pas la force de retranscrire toutes les émotions transmises par cette formidable série qu'est New x-men dans une critique. Avec un dessinateur de qualité tout du long, ça aurait été la bible des x-men modernes.]