DC a une longue expérience dans les « Crises », ayant inventé le concept pour le format comics. Cependant, celles-ci ont un peu tendance à s’enchaîner rapidement ces derniers temps et Convergence ne fait pas exception à la règle, arrivant 5 ans après Flashpoint. On se retrouve donc avec tous les ingrédients de ces arcs à vocation légendaire, censés déstabiliser profondément leurs univers. Le hic, c’est que cette fois-ci, ça ne marche qu’à moitié.
En effet, en tant qu’intrigue seule, ce sixième tome nous offre un joli dernier tour de piste de l’univers Earth 2 tel qu’il a été abordé jusqu’à présent. On est dans la continuité directe de la fin du précédent tome (qui était plus que glaçant), avec des personnages toujours aussi intéressants et attachants. On en a certes un peu perdu au passage, mais ça reste cohérent. Mais en tant que Crise, présentée comme mettant fin au New 52, Convergence est un des plus gros chaos que j’ai jamais lu. On finit par se perdre dans la cohérence même du récit et les différentes réalités alternatives de DC qui se croisent ici de façon un peu anarchique. On sent la volonté de redistribuer les cartes, et on y retrouvera d’ailleurs les principaux acteurs classiques de ce genre d’évènement.
Mais là où Crisis on Infinite Earth inventait le concept et simplifiait grandement l’univers DC, là où Infinite Crisis nous proposait un arc grandiose à la hauteur de son aîné en terme d’impact et de conséquence, et là où Flashpoint nous immergeait dans une histoire passionnante ; Convergence prend la responsabilité de supprimer littéralement tout ce qui a été fait avant pour nous plonger dans une situation extrêmement floue sur l’avenir éditorial, le tout dans une histoire non pas bâclée mais qui part un peu trop dans tous les sens. Et comme je le disais, la cohérence avec ce qui a été fait avant n’en est que plus accentuée.
Du coup, une conclusion en demi-teinte, car plutôt sympa du point de vue des personnages de l’univers Earth-2 (avec tout son lot de tragique et dramatique propre aux Crises), mais qui dans l’univers DC ne fait que foutre un bordel pas possible dont il est difficile de se dépêtrer.