Olympe n’a qu’un rêve : escalader le Mont Blanc. Pourtant, lorsqu’elle rencontre Edmond à un bal en Île de France, rien ne semble destiner ce couple à cette aventure. Il faut dire que la jeune femme veut imiter son aïeule Henriette… Le tout paraît chez Vents d’Ouest pour près de 80 pages de lecture.
« Edelweiss » raconte l’histoire du couple et des pulsions d’ascension d’Olympe. Au-delà de l’escalade, c’est aussi une manière de parler de féminisme et de lutte sociale : ainsi Olympe vient d’une bonne famille contrairement à Edmond qui devra faire ses preuves auprès de son beau-père.
Véritable drame en plusieurs actes, « Edelweiss » manque de rythme. Ainsi, la rencontre au bal entre Edmond et Olympa n’a pas beaucoup d’intérêt et se dilue. En revanche, lorsqu’ils vont secourir leurs amis en pleine montagne, tout semble passer trop vite. « Edelweiss » semble bloqué dans son carcan de la réalité : on sent que l’histoire est inspirée de faits réels qui sclérose l’ensemble.
J’ai eu bien du mal à me passionner pour l’histoire. Peut-être que celle d’Olympe avait plus d’intérêt que le couple en lui-même. J’ai manqué de sympathie pour Edmond, qui est pourtant la véritable victime de cette histoire. Il subit sa femme qui, par son obsession, lui fait vivre bien des misères. Pourtant, dans l’ouvrage, il paraît obtus, bourru, peu touchant.
Au niveau du dessin, le style de Lucy Mazel est dans l’air du temps. On pense beaucoup à Jordi Lefebre (« Nos beaux étés ») et un peu à Carole Maurel. J’aime bien son dessin mais les choix de couleurs sont discutables. Si le trait est réussi, les cases manquent de force. Les effets de lumière appuyés, parfois tape-à-l’œil, semblent inutiles. Il y a un véritable travail sur les ambiances, mais il reste encore du travail, comme si l’auteure voulait trop bien faire. Parfois, certains effets ou textures semblent de trop.
« Edelweiss » m’a laissé froid. Vu ce qu’il s’y passe, c’est bien dommage. Pourtant, l’histoire est originale et traite de nombreux thèmes intéressants. J’ai eu du mal à m’attacher à ces personnages, notamment à Olympe dont l’obsession reste malgré tout bien mystérieuse.