Spoiler free.

Ce que je reproche à ce Batwoman numéro 0 tient en plusieurs détails pas mauvais mais imparfaits qui ont dérangé le fil de ma lecture.

Oh oui le dessin est très beau, aucun doute là dessus, mais souvent il prend le pas sur l'histoire et oublie qu'il devrait aussi se mettre au service de celle-ci.
Question de goût sans aucun doute mais le personnage d'Alice qui dénote tant dénotait justement beaucoup trop, allant jusqu'à offrir à la face du monde quelques visages tout bonnement mal réalisés, tordus, donnant l'impression qu'ici un autre dessinateur visiblement moins bon est entré en jeu. Oh pas un dessinateur mauvais non plus, rassurez-vous.
Illustrons un peu ces critiques. Prenons donc ce combat qui oppose Alice à Batwoman, bien, si vous avez lu vous savez qu'il se conclue d'une façon très particulière. Mais justement, au moment de cette conclusion, on est plus désagréablement surpris qu'autre chose : quoi ? Que s'est-il passé ? Quelqu'un a-t-il vraiment compris sans devoir retourner à la page précédente pour scruter à en pleurer du sang le vaste bordel de cette double page de branlette arty ? Non mais magnifique oui oui, mais alors on n'y pige rien du tout !
Les scènes d'action ne semblent vraiment pas être la tasse de thé de notre petite team ici.

Soulignons par contre que le personnage de Batwoman est toujours, toujours, TOUJOURS parfaitement soigné. Les dessins qui la représentent sont sans défauts, vivants et les couleurs ! Ce "noir Batman", ce cuir qui brille, rehaussé de ce rouge violent, c'est juste magnifique.

Mais donc parfois le dessin a de petites faiblesses (plutôt excusables) et la narration s'éteint, se fait ennuyeuse pour qu'on l'oublie un peu. Dommage.

Car tout de même le personnage est terriblement attachant. Kate Kane est une personnalité originale, au background soigné (même si parfois trop influencé par le "patern Batman") et au look parfait. Elle respire le charisme et il faut bien que je l'admette, je suis sous son charme, elle me drague quand elle veut.
Un scénario pas terrible au service d'un personnage vraiment terrible, ça donne tout de même un truc qui laisse perplexe, sur sa faim, frustré de tout ce potentiel qui ne demande qu'à être encore plus exploité.