J'ai découvert Tom Gauld sur un stand du festival d'Angoulême il y a quelques années, et ce fut un coup de coeur immédiat. Au milieu de la foule, je m'étais plongée malgré moi dans sa BD "Vers la ville" et j'avais été complètement absorbée par le dessin et le style que lui-même qualifie de nihiliste. J'ai lu ensuite Goliath, que j'ai trouvé moins bien, et je n'en ai plus tellement entendu parler. Et puis je suis tombé sur ce recueil de comic strip pendant la période de Noël et je n'ai pas pu résister à cet univers si particulier de l'auteur britannique.
Publiés dans les pages littéraires du Guardian, les strips de Tom Gauld ont l'avantage qu'ont la plupart des strips : celui d'être aussi divers qu'il y a de matins différents où il faut aller travailler. Alors que la plupart de ses strips abordent des questions littéraires, certains sont hilarants et d'autres amusants, certains sont légers et d'autres presque politiques, certains désabusés et d'autres carrément cyniques, certains ancrés dans l'actualité et d'autres intemporels. Autant d'humeurs qui permettent d'apprécier continuellement ce livre de recueil en se laissant porter par les émotions.
Pour les amoureux de littérature, c'est un bonheur pur. Je dois avouer que je n'ai jamais vu de dessins aussi drôles, fins et légers, qui s'attaquent aussi bien à la révolution numérique et à son impact sur les auteurs, qu'aux ficelles narratives d'une bonne comédie romantique.
Bref, la prochaine fois que vous finissez un Shakespeare, avant de repartir sur 1984, prenez donc une pause En cuisine avec Kafka, ce ne sera pas du temps perdu !