Je suppose qu’après avoir chroniqué les trois premiers tomes d’Infinity 8, j’aurais dû faire de même pour la suite. Sauf que, si je les ai lus, ils ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable – sans être mauvais, mais juste sympa, sans plus. Au contraire de ce tome 7, intitulé Et rien pour finir et que l’on doit à la patte de Boulet.
Comme il le dit lui-même dans la partie “making-of” de ce tome, le sieur Boulet a décidé de passer de l’imagerie “disco-Barbarella” (en ses propres termes) pour un style de SF plus proche de celle des années 1980. Et, en lieu et place d’une plantureuse créature, de mettre comme protagoniste un axolotl humanoïde juvénile.
Ce dernier, nommé Douglas – sans doute en hommage à Douglas Adams, à qui ce tome est dédicacé – est un mercenaire sans grade, au service d’un de ses congénères adultes que l’on ne connaîtra que sous le nom de “Sergent”. Il se retrouve à faire équipe avec Hal, un étrange humanoïde désinvolte qui pourrait bien être à l’origine de l’anomalie spatiale qui est au cœur des huit tomes de la série.
En effet, ce septième tome est celui où le lecteur va – enfin! – obtenir des réponses à tout ce bazar. À savoir, qu’est-ce que fout cette immense nécropole regroupant des tombes de toutes les espèces et de toutes les époques, posée sur le chemin du YSS Infinity, à mi-chemin entre la Voie lactée et la galaxie d’Andromède.
Et, si la réponse en elle-même n’est pas piquée des hannetons, le plus clair de l’histoire est passablement remuante, entre les courses-poursuites, les retournements de situation et les plans foireux de Hal. On retrouve beaucoup de l’humour décalé de Boulet, mais aussi un certain talent pour les scènes ultra-bordéliques et la mise en scène qui tape juste.
Le défaut, c’est peut-être qu’il faut avoir lu au moins quelques autres tomes de Infinity 8 pour en saisir l’intérêt. Sans cela, la révélation risque de tomber à plat, de même que les quelques gags qui reposent sur la structure de cette série – la boucle temporelle qui se répète à chaque volume.
Du coup, je conseille la lecture de ce tome 7 à ceux qui auraient commencé la série, mais qui l’aurait peut-être larguée en cours de route. D’une part, c’est à mon avis l’histoire la plus intéressante (et touchante) de l’ensemble et, d’autre part, elle relance l’intérêt de Infinity 8 avant la grande révélation finale à venir.
C’est aussi un très bonne source d’inspiration pour les rôlistes en manque d’idées pour du space-opera à la Valérian et Laureline. Surtout si on aime les situations un peu décalées.
*Article précédemment publié sur https://alias.erdorin.org *