La jeune Niko vit comme bon nombre de ses congénères dans la cité fortifiée de Sensoram. Cette ville est, comme beaucoup d’autres à travers le monde, la conséquence d’une démographie galopante, des catastrophes climatiques et des guerres qui ont forcé les gouvernements à opter pour un système de régulation automatique. Ainsi, chaque individu est mis au monde artificiellement, avec un code génétique pré-établi et un e-pet, un animal virtuel qui l’accompagne, le guide et l’éduque. Élève modèle, Niko s’ennuie pourtant. Un jour, elle suit un garçon étrange et s’approche sans le vouloir des limites de la mégapole. C’est alors qu’elle découvre un secret bien gardé, celui des bannis de Sensoram et des « zones blanches ». Un pas de travers qui lui coutera plusieurs points de citoyenneté et une perte de ses avantages sociaux…
La première série de Nobuaki Tadano, 7 milliards d’aiguilles, avait été un de nos coups de cœur de l’année 2010 et le mangaka était très attendu sur la suite de sa carrière. Voici donc sa nouvelle création et, autant le dire tout de suite, elle est à la hauteur des espérances ! Le principe d’un monde totalitaire, où chaque individu est soumis au contrôle d’un Etat invisible, n’est pas neuf et pourtant Tadano réussit à se faire une place dans ce registre ultra-référencé. Ses trouvailles visuelles et scénaristiques sont nombreuses (les e-pets, les crache-mort, les zones blanches, etc.) et il évite l’écueil d’une trop longue phase d’introduction. Lancer l’action rapidement ne l’empêche pas de continuer à présenter le monde de Niko et des autres personnages, ce qui donne un premier tome dense et pourtant toujours clair et compréhensible. La série étant en trois tomes seulement, on peut comprendre ce rythme.
Avec ce deuxième essai transformé, Nobuaki Tadano prouve qu’il est un auteur de talent à suivre les yeux fermés. Vivement conseillé !