Étranges étrangers - Le Vent dans les sables, tome 2 par belzaran

Michel Plessix, en adaptant le livre « Le vent dans les saules », a créé l’une de meilleurs séries de bande-dessinée de ces dernières années en trouvant un équilibre parfait entre ouvrage jeunesse et adulte. Visiblement amoureux de ses personnages, il s’est lancé dans une nouvelle série dont il écrit pleinement l’histoire désormais : « Le vent dans les sables ». Le premier tome nous incitait au voyage… Et comme d’habitude, c’est Crapaud qui va « inciter » le reste de la bande à partir en se retrouvant embarqué comme passagers clandestins sur un bateau. Direction le Maghreb. Le tout paraît toujours chez Delcourt pour une trentaine de pages.

« Le vent dans les sables » est un savant mélange de poésie, d’aventure et d’humour porté par les animaux de la forêt. Le tout est articulé autour de leurs caractères bien différenciés et de leur amitié très forte. Il n’y a pas vraiment de personnage principal ici, même si Crapaud est la source de toutes les aventures ! Nous retrouvons nos amis à fond de cale, avec des oiseaux. Ils s’inquiètent pour Crapaud, qui a été repéré… Les voilà donc qui débarquent en Afrique, sans le sou et complètement perdus dans cette atmosphère qu’ils ne connaissent pas…

Michel Plessix devait être lassé de la forêt ou alors il avait envie de dessiner autre chose. Clairement, il prend un plaisir fou à dessiner l’exotisme des villes du Maghreb. Cela fourmille de détails (et de gens !). Nos sens sont également mis à rude épreuve, avec toutes les senteurs que l’on devine. Bien sûr, nos héros vont tomber sur un arnaqueur peu scrupuleux… Logique tant on les connaît bien naïfs ! Si le premier tome s’appelle « l’invitation au voyage », c’est une fois nos héros arrivés que nous sommes invités au voyage !

Ce tome fait la part belle au suspense, puisque les personnages cherchent à trouver un moyen pour se loger, puis pour rentrer au pays. Mais c’est avant tout l’humour qui domine. Plessix s’amuse beaucoup et on le sent. C’est clairement l’un des tomes les plus drôles de la série. On notera notamment la présence des mouches, très réussie.

Côté dessin, Michel Plessix repousse encore les limites de la perfection si c’était encore possible. En changeant complètement d’univers, il reste incroyablement à l’aise. Les couleurs explosent et son trait fait des merveilles. Ses oiseaux sont magnifiquement bien rendus (ça change un peu dans le bestiaire !) et le tout est d’un dynamisme incroyable. On notera également la présence de pages dessinées différemment (pour les conteurs).

Michel Plessix s’est parfaitement approprié l’univers et les personnages du « Vent dans les saules ». Ce « Vent dans les sables » est une petite merveille, simplement, à mettre entre toutes les mains, des plus jeunes aux plus âgés !
belzaran
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le 6 juin 2014

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