Faisant suite à l’arc fondateur du No man’s land, Greg Rucka se voit charger de reprendre le flambeau de la reconstruction de Gotham. Et il n’y a pas à dire, ce premier tome est passionnant. Rucka a un talent pour mêler efficacement intrigue policière et société à l’univers gothique et surnaturel de Batman, le tout dans une approche au final très réaliste. On retrouve ainsi un rythme très proche de ce que Jeph Loeb avait pu faire dans Un Long Halloween, que ce soit dans l’ambiance générale ou bien la dynamique des évènements. C’est vraiment très chouette.
Le personnage de Gordon prend également une tout autre dimension, reprenant la place centrale qu’on avait pu lui trouver dans Year One par exemple. L’équilibre est subtil mais fonctionne à merveille. Les différents arcs introduisent également des personnages intéressants tout en renvoyant à des grands classiques. Les dessins anguleux donnent à l’ensemble une atmosphère particulière, mais c’est surtout la colorisation de l’ensemble, extrêmement purifiée, presque noir et blanc, qui donne à l’ensemble cette impression de roman noir qui colle si bien à Batman.
Bref, un premier tome pour moi réussi. C’est une période éditoriale de Batman que je ne maîtrisais pas trop, et c’est un véritable régal de s’y plonger !