More like Alison BESTdel amirite?
Pour être tout à fait honnête, j’ai du mal à trouver les mots pour parler de cette BD. De quoi ça parle : l’auteure raconte son histoire avec son père, de la mort précipitée de ce dernier à 44 ans et du rôle qu’il a joué dans la découverte de son homosexualité. Il faut savoir que Bechdel est devenu par la suite une icône du féminisme lesbien. Le test qui porte son nom, ben c’est d’elle (of course).
Fun Home est un monument de la bande dessinée autobiographique américaine. Quand j’ai commencé à le lire, j’ai très vite été d’accord avec cette pensée et quand je l’ai fini, j’en ai été absolument convaincu. L’histoire de Bechdel est lourde, c’est indéniable et on sent bien qu’elle l’a remuée, réfléchie, analysée, repensée un temps et une énergies folle, car ce qui ressort est d’une construction incroyable. Les anecdotes révélatrices se succèdent à la critique littéraire mise en parallèle avec la relation qu’elle entretenait avec son père. C’est, bon sang, c’est… Si l’autobiographie, et surtout cette autobiographie est un poids dont on se débarrasse, ce n’est pas un simple poids dont Bechdel s’est soulagée, c’est une masse énorme avec laquelle elle a sculpté un récit d’une maîtrise rare. Bon sang, le trait, les lavis, tout le style graphique se combine, sublime l’ambiance parfaitement.
En fait, j’ai tellement adoré cette lecture que je n’ai qu’une envie, c’est de lire la suite (C’est toi ma maman ? Qui a fait, tout comme Fun Home, l’objet d’une réédition en France il y a peu et qui m’a donc permis de me le procurer facilement).