Avant toute chose, sachez que cette critique ne contiendra pas de spoil, ou rien de majeur. Mais je pense sincèrement que Gantz est une BD qui se doit d'être lue sans avoir la moindre idée de ce qui va se passer, pas même du simple synopsis. Alors croyez-moi sur parole, ça déchire, foncez lire ça sur le champ !
Le manga commence de manière tout à fait incongrue. En effet, dès le premier chapitre, on assiste à la mort des deux héros, Kei Kurono, le lycéen lambda, bien qu'il soit un parfait enfoiré cynique, et Masaru Kato, son ami d'enfance qu'il retrouve par hasard, qui sont réduits en bouillie après le passage d'un métro, après avoir sauvé un ivrogne tombé sur les rails. Fin du manga ? Certainement pas ! Les deux se retrouvent alors subitement dans un appartement, bien vivant avec d'autres personnes qui elles aussi semblent venir de mourir. Dans la pièce également une imposante boule noire, Gantz, qui va alors leur parler et leur annoncer leur mission : tuer un alien dans le temps imparti, à l'aide d'une combinaison augmentant leurs capacités physiques et d'armes à feu faisant littéralement exploser ce qui se trouvera dans son viseur, dans le but d'obtenir des points pour éventuellement retrouver la liberté ainsi qu'une vie normale.
Un incipit qui baigne dans le mystère (il faudra attendre plus de 20 tomes pour savoir à peu près ce qu'est Gantz !) et qui préface à l'Horreur et la Peur. Nos héros seront balancés à chaque mission dans divers quartiers de Tokyo avec pour objectif de tuer des aliens à chaque fois de plus en plus fort. La Mort guette et peut surgir réellement à n'importe quel moment, et pour n'importe qui. Et entre chaque mission, chacun peut retourner à sa vie de tous les jours... Comme si de rien n'était.
Scénaristiquement, le manga est relativement bien équilibré entre les scènes de mission et celles plus calmes où l'on s'immiscera dans la vie des héros, qui évolueront grandement au contact de ce monde sans pitié, positivement comme négativement. Il faut cependant noter un passage un peu à vide à partir de l'apparition des Vampires, néanmoins nécessaire à la suite, qui se révèlera infiniment plus épique que ce à quoi on pouvait s'attendre. À vrai dire j'étais tellement happé parce ce qui se passait que j'avais littéralement envie de hurler, tellement j'étais subjugué par le désespoir des héros, tellement ce qui se passait était fou, sinistre, glauque, épique.
Impossible de ne pas citer l'aspect graphique improbable du manga dans une critique. En effet, Oku implémentera tout au long de son œuvre des éléments 3D travaillés à l'ordinateur. Ça va des bâtiments, aux objets voire jusqu'aux personnages dans de rares cas. Rassurez-vous, la 3D sert au forme, le reste est dessinée. Le résultat est parfois un peu dégueulasse (ça vieillit vite) mais dessert parfaitement l'histoire, et à vrai dire, je n'imagine pas le manga avec un style classique. Esthétiquement, il faudra compter sur des centaines d'hectolitres de sang, Oku n'hésitant jamais à démembrer un de ses personnages, ou à carrément le faire exploser. Ça gicle de partout, et c'est ça qui est bon, probablement le manga le plus gore que j'ai jamais lu. Enfin, il faut absolument noter l'esthétique de TOUS les aliens, à tomber par terres, tellement ils sont malsains et réussis. Difficile de se retenir d'ouvrir la bouche, subjugué que l'on sera par toutes ces corps incroyables.
Au final, après en avoir parlé avec @Utraheaven , ce manga semble être la revanche d'un otaku sur le monde, après tant d'années de souffrance, qui pourra enfin faire souffrir les autres, les plongeant dans le désespoir le plus profond et annonçant une réforme du monde, à l'image de ce personnage apparaissant à un moment où le désespoir est le plus total et hurlant "C'est l'heure du reset !". Et si vous n'êtes toujours pas convaincu, sachez que le manga contient de nombreuses scènes de nues. Et une fille partiellement dénudée dans une position suggestive à chaque page inter-chapitre. Bref, il n'y a plus d'hésitation à avoir...
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