Une histoire d'ennui et d'errance adolescente.
Deux ados un peu paumées se retrouvent dans un no man's land existentiel entre leur vie de lycéenne et le monde des adultes. Elles naviguent lascivement en critiquant, jugeant, moquant le monde entier, pour cacher leur peur de l'inconnu, du doute et de l'avenir. Cette façade de détachement et de contrôle ne résistera pourtant pas à l'implacable et banal temps qui passe.
Il est souvent reproché à Ghost World de ne rien raconter mais c'est pourtant l'essence même de ce titre. Il raconte un vide, une léthargie et une inertie à toute épreuve. Il prend fin quand la machine se remet en route, quand la vie ne laisse plus le choix que d'avancer.
Graphiquement, le titre est impeccable et le style de Daniel Clowes est agréablement imparfait et juste.