Trout mask replica
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le 22 févr. 2017
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Dans Happy Clem, quatrième tome de la série Gus, Christophe Blain continue de jongler entre romance, humour et mélancolie dans un western moderne où les cowboys sont surtout des pros de l’autosabotage émotionnel. Gus, notre héros félin anthropomorphe toujours aussi maladroit, est une fois de plus au centre d’un chaos sentimental où les sourires et les grimaces s’entrelacent.
L’histoire suit Gus dans sa tentative de reconquête de Clem, une femme aussi fascinante qu’insaisissable, et qui semble posséder un manuel secret de "Comment garder un cowboy dans l’incertitude". À travers une série de quiproquos et de réflexions à la fois hilarantes et touchantes, Blain explore les montagnes russes des relations humaines – ou, dans ce cas, félines.
Gus est un personnage aussi attachant qu’exaspérant, oscillant entre séduction maladroite et réflexions philosophiques décalées. Sa quête d’amour est à la fois ridicule et profondément sincère, et on ne peut s’empêcher de rire (et compatir) face à ses échecs répétés. Les personnages secondaires, comme ses acolytes, ajoutent des touches de légèreté et de sarcasme bienvenues, même si certains mériteraient un peu plus d’espace pour briller.
Visuellement, Christophe Blain excelle comme toujours. Son style vif et expressif donne vie à des personnages animés par des gestes exagérés et des expressions faciales hilarantes. Les scènes sont fluides, avec une mise en page dynamique qui accentue le rythme rapide des dialogues et des situations. Le tout est rehaussé par une palette de couleurs chaudes et douces qui apportent une chaleur bienvenue à cet univers sentimentalement chaotique.
Narrativement, Happy Clem mélange avec brio comédie romantique et introspection, bien que certains moments de l’intrigue puissent paraître un peu répétitifs. Les dialogues, souvent savoureux, capturent l’essence des relations humaines (et félines ?) avec une justesse désarmante. Cependant, le récit reste parfois en surface, manquant d’un véritable coup de griffe émotionnel pour marquer profondément.
Le principal reproche que l’on pourrait adresser à ce tome est son manque de progression significative. Si les situations sont drôles et bien écrites, elles donnent parfois l’impression de tourner en rond, laissant Gus et son entourage figés dans une boucle d’auto-dérision amoureuse. Cela fonctionne pour les amateurs de légèreté, mais pourrait frustrer ceux en quête de rebondissements narratifs plus marqués.
En résumé, Happy Clem est un cocktail d’humour et de tendresse, porté par des personnages attachants et un style visuel irréprochable. Christophe Blain signe un tome agréable et divertissant, qui reste fidèle à l’esprit de la série tout en manquant d’un peu de renouvellement. Une leçon d’amour avec des bottes de cowboy et des griffes bien limées, parfaite pour sourire en coin.
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il y a 6 jours
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