Hell's Paradise
6.8
Hell's Paradise

Manga de Yûji Kaku (2018)

Critique complète via mon blog : « Hell’s Paradise » de Yuji Kaku : voyage au bout d’un enfer fleuri !


Hell’s Paradise est un titre appartenant à une collection à part de manga appelé : le « Shonen Up ». En 2010, la maison d’édition Kazé et sa filière Kazé Manga ont décidé de lancer cette collection avec des titres du Shonen Nekketsu ayant pour finalité de diriger le jeune public, adepte du Shonen et/ou lassé des titres du Shonen, vers des titres plus matures et aux thématiques bien moins courant que dans un titre « classique », à l’imagerie plus crû et chargé dans la forme, et aux personnages plus gris et ambiguë que ce à quoi a habitué les Shonen Nekketsu de la vieille école.


Avec le temps, plus d’un titre ont démontré que cette démarche n’avait pas été lancé juste pour la forme ou pour faire joli puisqu’une jolie ribambelle de titres a vu le jour dans cette collection : Black Lagoon d’Hiroe Rei que l’on connait surtout pour sa version animé, Chainsaw Man de Tatsuki Fujimoto, Moonlight Act de Kazuhiro Fujita à qui on doit déjà l’incroyable Karakuri Circus, ou encore Tiger & Bunny de Sakakibara Mizuki. Et il se trouve que le titre de Yuji Kaku est de la partie et à défaut de concurrencer la popularité d’un Dragon Ball ou d’un Naruto, ils ont quand même un bon public de niche qui se réunit pour leur donner un peu d’éclairage, même moindre.


Quant à Yuji Kaku, ce dernier n’a pas été formé par la première branle en la matière puisqu’il a été l’assistant de Tatsuki Fujimoto lorsque ce dernier dessinait et écrivait son manga de vengeance à l’influence cinématographique, Fire Punch. Autant je conçois que pour certains Fujimoto n’a rien d’une valeur positive en tant que dessinateur en raison de son style croquis qui ne séduit pas tout le monde, autant il reste une référence pour beaucoup d’amateurs et de curieux dans le milieu, dont moi qui apprécie de plus en plus ses travaux au fil de mes rattrapages. Et si avec Kaku on n’est pas au niveau d’un Yasuhisa Hara qui fut un long moment l’apprenti de Takehiko Inoue (Slam Dunk et Vagabond), Kaku est de ceux qui ont été influencé mais ne se contentent pas de faire du pastiche pour surfer sur le succès d’un confrère.


Le premier élément qui se distingue des Shonen les plus courants avec Hell's Paradise, c’est le cheminement de son héros et surtout la finalité de ses actions : on est, avec Gabimaru, avec un personnage qui a déjà vécu dans un milieu extérieur à la normalité et très renfermé en apparence en matière d’émotion. Mais paradoxalement son objectif est bien plus terre à terre que d’autres : pas de voyage pour devenir roi des pirates, pas d’entrée en matière dans un monde sportif inconnu pour en apprendre à le maîtriser comme avec Hanamichi Sakuragi de Slam Dunk, pas de formation pour devenir le N°1 des héros comme Izuku dans My Hero Academia, rien de tout ça. Son but ? Retrouver la femme qu’il aime et qui lui a donné l’aperçu d’un quotidien ordinaire bien éloigné de ce que l’impitoyable monde des Shinobis lui a imposé dés son enfance, et de là découle la grande force du traitement de Gabimaru au fil de son périple.


Tantôt intimidant et dominant à travers ses techniques ninjas loin d’être humaine (le massacre entre prisonniers pour garder les plus aptes à aller sur l’île), tantôt plus farouche et impulsif quand il est face à une situation urgente et tendue (le face à face avec Sagiri après avoir appris la potentielle venue des ninjas de son clan dans le cadre de l’opération) et tantôt se montrant plus humain et doué de bon sens quand on ne s’y attend pas. Et mine de rien, cela ne fera que développer profondément notre empathie à son encontre car cela passe le plus souvent par les souvenirs qui nous sont montrés avec son épouse.


D’une réaction gênée après un premier baiser jusqu’au partage du bain à l’aube du mariage, en passant par une remarque réconfortante envers une fillette marquée d’une cicatrice à l’instar de sa femme, on aura tendance à se mettre à la place de la principale spectatrice, Sagiri, surprise et souvent déstabilisée par l’attitude loin d’être monolithique ou si mono-expressif du plus puissant des Shinobis. On est d’autant plus surpris quand l’existence de son épouse est remise en cause à la fin du premier acte (adapté en animé) et qu’un énième affrontement l’a remis sur un tout autre chemin. Beaucoup de mystère autour de ses origines et de son emprisonnement sont maintenus sur les 5 premiers tomes, mais un élément important viendra affirmer ce en quoi on peut avoir foi.


Quant à Sagiri, si la mise en avant de sa situation en tant que femme chez les exécuteurs au sein de la famille Asaemon n’est pas toujours mis en avant de manière très subtile, elle est loin d’être dans l’ombre de Gabimaru. En fait dés le second chapitre et l’épisode 2 de l’animé, Kaku met en lumière le profond malaise et la culpabilité qu’elle éprouve à chaque fois qu’elle doit prendre une vie par décapitation, même si ce sont des criminels. Sans oublier le fait qu’elle a choisie une voie déplaisante en raison de ses origines (les Asaemon étant des coupeurs de tête dont la réputation est aussi macabre que repoussante auprès de la populace) mais pas contre sa volonté pour autant.


De là, Yuji Kaku construit, avec Sagiri et Gabimaru, un tandem dont les choix de vie et les actes se répondent, se font un effet miroir, et ou une profonde complicité sincère va prendre forme à partir de 3 points communs : leur rapport continuel avec la mort, le milieu dans lequel ils ont été contraint de grandir, et surtout le rapport de force entre ainsi que les constats qui en découleront et amèneront inexorablement les lecteurs à considérer cette relation autrement que comme un vulgaire tandem exécuteur/condamné à mort. Il en découlera aussi un respect mutuel et une profonde compassion de la part de Sagiri qui, je trouve, se répercute petit à petit sur les lecteurs ou spectateurs.


Surtout qu’elle est le premier pas à franchir sur l’un des thèmes centraux de Hell’s Paradise : la voie de l’entre-deux, qui s’applique aussi bien au caractère des personnages qu’au combat et à ce qu’ils endurent et affrontent. Dans le cas de Sagiri, c’est un équilibre fragile mais d’où elle tire une force réelle au sabre et qui l’aide à donner tord à ceux qui la considèrent comme mentalement inapte à aller en terrain inconnu ou en situation réelle, comme Eizen ou Genji du clan Asaemon. Et d’une manière générale : autant sur les réseaux sociaux y’en a plus d’un pour acclamer Asuna ou Erza dans Sword Art Online ou Fairy Tail pour leurs prouesses au combat ou pour leurs formes mises en valeur (et je n’ai pas beaucoup d’intérêt pour ces deux licences, je m’attarderais pas dessus)… autant perso je suis bien plus sensible et attaché à une femme comme Sagiri consciente de ses faiblesses, à la force réelle mais limitée et capable d’être bien plus équilibré entre ses sentiments humains et son devoir d’exécutrice à la tête du Shogun.


D’ailleurs c’est très souvent par le biais des tandems et par ce principe de scènes de répit ou de repos sporadique que Kaku parvient, sur les 2 premiers tiers de Hell’s Paradise, à solidement développer une solide galerie de personnages dont la diversité des motivations, des parcours de vie et des situations, apportent de la couleur. Même si au début on est inévitablement tenté de faire la part des choses entre ceux et celles qui tirent leur épingle du jeu, et ceux dont on attendra longuement leur heure de gloire.


Du côté des personnages relais, je retiendrais surtout Tenza Yamada Asaemon qui est le point de départ sur la thématique quant à la notion de justice appliqué par le gouvernement et l’époque. Surtout avec le cas de Nurugai : un enfant des montagnes arrêté par le Shogun car leur mode de vie était considéré comme une forme de rébellion et d’incivilité, mais autant dire que ce point de vue n’était clairement pas défendu par Tenza qui ira jusqu’à encourager Nurugai à se battre pour rester en vie avant qu’un autre Asaemon, le calme et maître d’arme Shion Yamada Asaemon, ne vienne se mêler à cette affaire.


Mais du côté des rôles individuels qui s’assument pour les bonnes raisons sur la durée, on peut difficilement faire l’impasse sur le duo de brigand Chôbe/Tôma et leur solidarité très caractéristique même face au surnaturel et à ce qui défi la raison du monde humain. Et surtout la kunoichi Yuzuriha, véritable belle fleur empoisonnée qui ne s’embarrasse pas d’une cause humaniste quelconque ou d’un grand principe pour se justifier de vouloir repartir vivante de l’île, son but : ne pas mourir jeune et bêtement avant tout et même si c’est égoïste montré ainsi... je vois pourquoi je l’en blâmerais puisqu’en tant que personne normale, je ferais très probablement la même chose. D’autant que son attitude émancipée et croquant les plaisirs à pleine dent font partie de ce qui apporte un peu de légèreté sur une île aux 1001 horreurs.


Mais d’autres comme le duo Gantetsusai/Fuchi attendront un moment avant de totalement faire leurs preuves, ou encore le sextuple d’immortel qui sera dévoilé à partir du troisième tome. Néanmoins le fait de développer une intrigue sur un court temps et dans un espèce de Battle Royale qui prend des airs de course à la survie, ça contraint Yuji Kaku à traiter les interactions entre ses personnages avec soin et application pour les rendre sincères : sincère dans leurs échanges, sincères dans leurs intentions, sincères dans les raisons qui les ont amenés sur cette île, et sincères dans leur introspection personnel et le cheminement que la petite poignée de survivant suivra d’ici la fin de la première moitié de manga.


Les premières vraies morts démoralisantes, même pour des rôles relais, ne passent pas pour anecdotique (et l’animé du studio MAPPA réussira même à rendre que plus triste l’une d’elle), de là découlera également la source d’énergie propre à Hell’s Paradise, le « Tao », propre à chaque individu mais qui demande un temps de maîtrise ou un éveil ainsi qu’une réelle connaissance afin de renverser une échelle de puissance bien supérieur à ce que les criminels et exécuteurs auraient pu imaginer.


De ce côté-là Hell’s Paradise est plus conventionnel dans les infos qu’il communique verbalement sans pour autant être indigeste (le mélange des cultures religieuses entre bouddhisme et taoïsme pour les espèces de Yokai appelé « soshin », les statues qui ne correspondent à aucune religion précise et longuement fondé, les fleurs de toute sortes qui cohabitent sans aucune cohérence environnemental, etc…). Mais dans le paysage du Shonen, il l’est déjà bien moins en matière d’esthétisme, de coup de crayon et de patte développé par l’élève de Fujimoto.


Graphiquement, Yuji Kaku a pas mal hérité du coup de crayon style croquis de Tatsuki Fujimoto dans sa manière de dessiner les personnages mais cet héritage ne le fait pas vivre dans l’ombre de son aîné pour autant. Si les personnages ont des traits de départs simples proche de ce qu’un Denji ou un Makima ont de leur côté, ces derniers trouvent très vite leur personnalité visuelle en plus d’être moins brouillon en principe. Et à côté de cela, Kaku démontre un talent indéniable pour les explosions picturales en matière de représentation environnementale.


La faune et la flore avec ses fleurs d’origine trop diverses pour cohabiter naturellement, les sôshins qui sont des espèces de divinités entrecroisées de plusieurs cultures, la floraison des corps humains victime des méfaits de l’île et surtout la sensation de mort omniprésente qui rend le destin des personnages tous incertains même les plus jeunes, surtout avec sa violence graphique bien au-delà de la moyenne : pas de doute, Yuji Kaku a bien révisé Berserk, l’horreur graphique façon Junji Ito et également l’art du body-horror mais avec un mélange habile et en y insufflant une représentation sexuelle assumée loin d’être présent par simple besoin primaire d’exciter ou de se montrer insolent.


Car ici, les rapports sexuels entre les Tensen (plus particulièrement entre Taofa et Jufa) sont surtout montré comme un rite et non pas avec première intention d’exciter. De même pour la nudité présente sur 2 scènes précises avec Yuzuriha, notamment lorsqu’elle se dénude pour soigner ses blessures : la manière avec laquelle Kaku la dessine et compose ses cases n’a pas pour but d’érotiser le moment, loin de là (surtout que quiconque aura au moins vu l’animé de cette année saura que les personnages douillent déjà sévère en 13 épisodes). Tout le contraire, par exemple, d’un Food Wars ou le fan-service à chaque dégustation de plat et séquence en mode « foodorgasm » a autant un but comique que de se rincer l’œil… même si l’animé Hell’s Paradise n'omet pas quelques passages brefs ou les plans sur Yuzuriha en cours de combat s’avèrent de nature extrêmement tendancieuse une fois sorti du contexte.


D’ailleurs la nudité permet à Kaku d’exploiter également le propos sur l’hermaphrodisme. Voire la non-binarité par la répétition de l’acte sexuel compulsif chez les immortels présentés au cœur de la terre d’Horai (en plein milieu de l’île) : le Bochu-Jutsu qui, dans Hell’s Paradise, constitue une étape finale pour maîtriser pleinement le Tao, devient davantage une forme de plaisir et de sexe compulsive qu’une véritable preuve d’affection ou d’attachement tant ces membres du Tensen semblent complètement déconnecté de tout plaisir tiré d’une vie éphémère. A l’exception peut-être de Jufa et Taofa dont la liaison est plus creusé au moment opportun.


C’est d’ailleurs une autre qualité qui ressort souvent avec Hell’s Paradise : si Yuji Kaku reste conventionnel pour ce qui est des morceaux de lore et n’est pas toujours très fluide sur les explications concernant la pratique du Tao, il est en revanche beaucoup plus sagace et efficace concernant l’évolution individuelle de ses personnages qui se révèlent tout naturellement à travers les combats ou les rares moments de répits.


Sans trop en dire et pour donner quelques exemples : Yuzuriha doit apprendre à être plus instinctive que rationnelle, Gantetsusai Tamiya le maître samouraï doit apprendre à être plus attentif à son environnement et à considérer son art autrement que comme une fin pour atteindre la reconnaissance éternelle, Tôma Aza doit s’émanciper de son frère et apprendre à être plus entreprenant, Nurugai et Shion doivent mettre de leur côté leur colère commune pour avancer, Sagiri apprend à accepter ses doutes et à avancer sur sa voie de l’entre-deux quitte à remettre en cause le devoir de son clan face à des membres officiellement plus gradé qu’elle, quant à Gabimaru il suivra une voie plus classique passé la première moitié mais toujours avec son but différant d’un héros standard : simplement retrouver celle qu’il aime et lui a donner le désir d’une vie platonique et simple. Même s’il sera sur une voie plus classique en termes d’affrontement.


Et de ces enjeux personnels, de cette cohabitation improbable qui se tissera entre exécuteurs et criminels survivants, Yuji Kaku soulève une série de questions très pertinente et qui s’applique aussi bien à l’époque d’Edo dans ce manga que de nos jours : qu’est-ce qui définit un criminel ? Est-ce qu’on ne peut les voir uniquement que sous cet angle lorsqu’ils sont amenés à réfléchir à leur situation et à s’adapter ? Doit-on obligatoirement appliquer une sentence et se limiter aux faits établis sans pour autant s’interroger sur les raisons qui ont amenés ces gens ici ?


Kaku reste très gris sur la réponse car, à l’exception de Nurugai traité injustement en nomade en raison de son mode de vie considéré comme incivil par le Shogun, tous les condamnés à mort que l’on suivra ont une raison d’être présent : Gabimaru et Yuzuriha ont inévitablement pris des vies en tant de ninjas mais le premier s’est montré lassé et exténué de mener une vie qu’on lui a imposé et Yuzuriha a démontré qu’elle était capable d’altruisme et de s’attacher à autrui (surtout Sagiri dont on pourrait soupçonner une potentielle relation saphique). Chôbe et Tôma sont des brigands à n’en pas douter mais les mésaventures de leur existence les ont amenés à être ce qu’ils sont et se battent avant tout pour survivre, quant à Gantetsusai a été mené en ces lieux par sa soif d’ambition mais la voie du sabre était encore d’actualité à l’époque.


Mais dès lors qu’une menace commune pour tout ce beau monde les pousse à l’adaptation et à évoluer pour survivre, les frontières de bien ou de mal ne sont plus d’actualité. Et au bout du compte, même ceux qui ont le passé le plus barbare ou obscur, on a envie d’être à leur côté au pire par curiosité, au mieux par attachement et empathie envers ce beau monde luttant contre quelque chose qui les dépasse. Surtout lorsque plus tard, ils se retrouvent face à une nouvelle expédition sur l’île (dont un certain Shugen qui ferait un bon vice-amiral de la marine au service de la Justice Absolue si il était un personnage de One Piece) encore emprisonné par les principes de leur époque et n’ayant comme point commun que les origines et le rapport condamné à mort/exécuteurs.


Cela dit, il y a peut-être un trop plein de personnage qui se ressent durant les 3 ou 4 derniers tomes, avec un traitement que je trouve raté pour un rôle de ninja introduit très tard mais dont la psychose m’indiffère. Le souci n’étant pas le traitement et le background car Kaku en confère à chacun, mais le fait qu’on a la sensation qu’il manque un aboutissement personnel chez certains alors que dans la théorie et ce que Kaku met en scène, ça devrait être pleinement impactant.


Mais à son crédit, Hell’s Paradise a beau jouer avec la fine limite de ce que ses règles autour du Tao, des Tensen et des révélations lui permettent : il est à mes yeux une autre preuve que, non, contrairement à l’idée populaire développé par les fans de manga, ces derniers n’ont pas toujours une fin claquée ou sol ou décevante. Une réputation toxique et déprimante qui, là encore, a été très alimenté par des titres populaires dont la conclusion a été grandement boudé par les fans : Naruto, Fairy Tail, L’Attaque des Titans, Seven Deadly Sins, et devinez quoi ? Toujours des Shonen bizarrement, alors que du côté des Seinen je ne vois pas beaucoup de voix s’élever jusqu’à présent.


Les limites éditoriales et imposé par les attentes du jeune public y sont probablement pour quelque chose (pas toujours mais ça ne remonte pas à hier). Mais dans le cas d’un manga entre deux eaux comme Hell’s Paradise, Yuji Kaku semble avoir eu une liberté suffisante pour conclure son voyage de manière cohérente et pertinente. Pas sans faille, mais à force d’y repenser, je ne me souviens pas d’un moment qui m’ait fait dire une remarque du genre :



« Mais attend, ça ne tiens pas la route ça ? »



ou



« Mais il se fout de ma gueule, j’ai payé plusieurs tomes pour finir
sur ça ? »
.



Dans les faits, on a un vrai bon manga de survie : très efficace en matière de questionnements et d’atmosphère horrifique, avec un bon sens de la mise en scène et du découpage des combats en général, et surtout des têtes que j’ai envie de retenir pendant un long moment et que j’espère redécouvrir avec les prochaines saisons de l’animé.


Quoiqu’il en soit : Hell’s Paradise, c’est un autre de ces Shonen Nekketsu injustement éclipsé dans les conventions par chez nous, les conversations en ligne et les discussions de fans d’animé ou de manga (et qu’il n’a même pas l’effet de mode d’un Chainsaw Man pour être popularisé). Ce qui est bien dommage car c’est un titre plein de qualité, le premier Shonen majeur pour Yuji Kaku et qui distingue très bien « vivre dans l’ombre d’un autre » et exploiter ses références et l’héritage laissé par un professeur. J’ai aimé suivre la lutte de ce groupe pour s'extirper de cet enfer floral, j’ai aimé cette esthétique et cette réappropriation de référence, j’aime le coup de crayon de Kaku, j’aime la galerie de personnage et les explosions picturales que peut déployer ce titre. Et avec la sortie d’un coffret intégrale prévu par chez nous pour Novembre, je ne peux que vous sommer de foncer le lire et démontrer un peu plus que l’horizon du Shonen, ça a été, c’est et ce sera toujours plus que le Big Three + Dragon Ball pour peu qu’on soit curieux.

Maxime_T__Freslon
7

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le 7 sept. 2023

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