Holyland avec son dessin nerveux et parfois mal proportionné a tout pour être un furyo des plus classiques. Héros diablement fort, ennemis surpuissants qui deviennent alliés, scènes de combat épique, il réunit tout ce que j'aime dans ce style.
Mais Holyland est plus que cela. Holyland est le long chemin qui fait que les enfants deviennent des adultes. A travers l'histoire de ce gamin seul, sans histoire et martyr des plus forts, nous suivons les doutes, les peurs, les moments de joie et de tristesse de ces enfants. Ce n'est pas seulement l'histoire de Yuu, c'est aussi l'histoire de tous ces gamins qui se retrouvent dans la rue parce que c'est le seul endroit où ils ont un refuge.
Si vous n'êtes pas rebuté par la violence, foncez lire ce petit bijou. Plongez vous dans l'esprit de Yuu qui exprime à l'état brut et par ses poings l'amour qu'il a pour ses proches. Yuu et Holyland vont vous apprendre l'amitié sans faille, la fraternité, mais aussi ce qu'est la vraie rage et le désespoir.
On pourrait par moment lui reprocher justement ce côté très brut de décoffrage, ne laissant que très peu de moment de réelle subtilité. Mais en lisant les annotations ou explications que l'auteur a laissées, on sent véritablement que les émotions des personnages ont réellement été vécues. L'auteur nous partage même une de ses expériences douloureuses rajoutant du réalisme et une vraie portée aux expériences de ces garçons.
Parce que si Yuu devient une légende, c'est justement parce qu'il est la voix. La voix qui répond aux cris de chaque être humain terrorisé par la solitude. Un désir puissant de reconnaissance, d'acceptation, de faire parti d'un groupe. Mais il est aussi à la fois la voie. Se battre, pour vivre, être heureux, se tromper, recommencer, apprendre, accepter la main tendue.
La vie tout simplement.