La réalité a parfois dépassé la fiction délirante d'Edika, meta avant l'heure:

carrément

Au minimum je souris tout le temps avec Edika et jamais je me fatigue de cet univers à peut-être ne pas lire tout d'un coup: ce sont des nouvelles, des sketchs donc parfaitement abordables aussi un par un , avant de s'endormir par exemple...

Le crescendo n'est pas que du plus en plus absurde.

Je le lisais ado et même enfant: j'en suis surpris maintenant que je le retente 25 ans plus tard.

Edika est bourré de talents qu'il déguise et présente modestement en une farandole de seins et tétons qui obsèdent certaines critiques qui ne voient que ça: « Quand le sage désigne la Lune, l'idiot regarde le doigt. »

  • Le premier sketch: un homme passe commande au restaurant de différents plats qui lui seront tous lancés comme un ballon de basket...nourritures recouvrant tout le plan, dans des explosions de plus en plus énormes. Cinq ans plus tard, ce sera un gag récurrent à la télévision française 'écrit' par Jean Michel Ribes qui deviendra le directeur pendant des décennies d'un théâtre clé à Paris: dans "ça c'est palace" où l'excellent acteur et réalisateur Belge Ronny Coutteure reçoit au visage les plats qu'il demande (millions de vues à la télé et sur internet). Le personnel du restaurant devient icide plus en hostile envers le client sans raison apparente, Jordan Peele, Ruben Östlund ou Yorgos_ Lanthimos pourraient en faire un film. Surtout quand une porte dérobée du restaurant donne sur un studio de tournage de films porno sado maso...dans la réalité, de nos jours, des américains pensent encore que des portes secrètes dans restaurants amènent à des cercles de tournages pédophiles: lire l'article édifiant du New York Times aux infos encore plus dingues dans leur crescendo de débilités, pire que le crescendo surréaliste d'Edika et son pizzagate...
  • Le second sketch est #MeToo avant l'heure puisque se moque d'un mari pusillanime apparemment envisageant de d'abord donner un claque aux fesses de sa femme mais finissant toujours par recevoir pire...alors qu'il envisage de pire en pire envers sa dulcinée...le merveilleux chat étant une victime collatérale des tentatives d'attaque sur la maitresse de maison...le langage corporelle et les pseudo attaques ne sont pas sans me rappeler le gag tout aussi récurrent chez Black Edwards où le majordome asiatique fan d'arts martiaux de l'inspecteur Clouseau/Peter Sellers ne cesse de tenter de l'attaquer. Ce personnage ici m'a fait autant sourire que Burt Kwouk (1930-2016) en Cato. Peter Sellers ne cessant d'ailleurs de jeter des coups d'oeil sur le côté, façon personnage d'Edika.
  • Edika se révèle encore visionnaire car la femme du personnage ayant lu que des extraterrestres vivraient parmi nous sous forme humaine, perspective qui "lui glace le sang"...donne l'idée au mari de se déguiser la nuit en monstre pour lui donner une leçon et l'effrayer: trois ans plus tard, ce sera une scène toute aussi hilarante dans Retour vers le futur où mon Mickael j Fox voyant que Crispin Glover lit ce genre de conneries, se déguise alors en extraterrestre et le réveille aussi en pleine nuit...comme ici (sauf que ça tourne plus mal pour le mari). Sketch de 1982, mais au delà de 2002, internet et autres réseaux sociaux seront aussi remplis et inondés de vidéos où des gens font peur à d'autres, déguisés notamment en extraterrestre. Dans la réalité, un mari avec un masque horrible fera même peur à sa femme enceinte etc. Le crescendo de débilités Tit Tok et youtube de blagues dans la réalité ont dépassé l'hilarant crescendo tant moqué d'Edika, auteur de sketchs rattrapés et dépassés par la réalité.
  • spoil:....Bien avant Men in Black, un alien dirige une enveloppe corporelle de l'intérieur...quand la maman se révèle être une carapace cachant une extraterrestre qui décide de sortir de sa forme humaine sous une nouvelle peau, renouvelée, façon StarMan mais en femme...cette extraterrestre est nue comme un ver comme Jeff Bridges dans Starman de John Carpenter sorti deux ans plus tard ou bien plus tard dans Species/La Mutante, cette série de films des années 90 avec mannequin toute nue aussi. Voire comme dans Under the skin où l'alien de Jonathan Glazer est tout aussi nue que celle d'Edika.

La fin hallucinante dépassant dans son délire Titane qui quarante ans plus tard aura aussi une créature nue, sexuellement excitée par un objet mécanique et lui fera l'amour. Comme ici à la dernière case qui se passe dans un futur puisqu'elle est tombée enceinte aussi de cet objet comme dans Titane (2021; tant aimé par la critique).


  • le troisième sketch est bien sûr sur les lanceurs d'alerte non écoutés...et une défense de Greta Thunberg avant l'heure: un lanceur d'alerte tente de faire savoir à un chef d'orchestre que sa braguette est ouverte mais celui-ci n'entend pas, n'écoute pas et finit par faire exploser de colère celui raisonnable et proactif qui voulait aider et bien faire. Le bon samaritain est contraint de littéralement lui mettre sa bite sous son nez pour que le chef d'orchestre croit et voit enfin que sa braguette était bel(le) et bien ouverte et laisser pendoler sa quéquette, ou penduler dans ce cas là...comme Thomas dans la Bible a du mettre le doigt dans la plaie pour enfin croire, le Toscanini exhibitionniste a du avoir son scrotum posé sur son philtrum pour enfin croire.
  • ...quand tout revient en ordre, le concert peut commencer, le chef d'orchestre a rangé sa bite dans son pantalon et commence à agiter son autre baguette...mais c'est finalement son pantalon qui tombe révélant encore plus...le même assistant se précipite pour remonter le pantalon mais croyant d'abord à une agression sexuelle, le Stanislas Lefort se révolte et les deux rentrent dans un catch délirant.
  • le pupitre du chef d'orchestre devient alors piédestal d'une succession d'oeuvres d'art formées par ces deux corps se battant, puis posant en regardant la caméra...dans une variation et délire qui ne sont pas sans rappeler le défilé des planètes et sortes de population dans 'Everything everywhere all at once' de Daniel Kwan et Daniel Scheinert (si seulement Edika avait bénéficié de ce genre d'outils dont les résultats actuels fascinent tant les béotiens du surréalisme).
  • le quatrième sketch est encore sur un être humain baisant un objet (Julia Ducournau · fan d'Edika?): après une femme utilisant une chaise et ses longs pieds dans l'histoire précédente, ici, c'est un homme sur un banc public copulant avec une contrebasse...la même année, Jacques Villeret le faisait quasiment sur scène dans scènes écrite par le best seller Patrick Süskind.
  • ...sauf que mon Edika poussa encore le curseur plus loin et c'est toute une galerie de personnages qui abuseront de cette contrebasse sur un banc public à la Brassens...et quand un personnage s'en plaindra...Edika apparaitra comme le Wizard of oz révélant que toute cette page est une fiction comme la vie dans Matrix.
  • Edika, déjà meta avant les Marvels et DC Comics... fait ici aussi allusion dans son histoire au vrai festival d'Angoulême, et me fait découvrir un dessinateur en s'excusant de le plagier: Coucho (qu'en fait je connais car j'avais lu et aimé enfant "le Banni", 'emprunté'... à mon frère).
PierreAmoFFsevrageSC
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le 5 août 2024

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